Joël Le Scouarnec est jugé depuis trois mois pour viols et agressions sexuelles sur près de 300 mineurs.
Ce lundi 19 mai, en marge du procès, des victimes ont voulu faire entendre leurs voix afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
Le JT de TF1 était présent pour recueillir leur parole.
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Affaire Le Scouarnec : le procès de l’horreur et de l’omerta
Comment Joël Le Scouarnec, condamné dès 2005 pour infraction pédocriminelle, a-t-il pu continuer à être chirurgien et à faire impunément des victimes ? Face à cette question sans réponse, une soixantaine de personnes, pour la plupart des victimes, se sont rassemblées lundi 19 mai, poings levés, sur les marches du Palais de justice de Vannes où se tient depuis près de trois mois le procès de l’ex-chirurgien. Elles appellent à la mobilisation. « On l’a fait pour Gisèle Pelicot, on ne le fait pas pour les victimes de Le Scouarnec. Il y a quand même 299 victimes, et on n’oublie pas les 50 personnes dont les faits sont prescrits. C’est aussi pour ça qu’on est là. Pour se dire : ‘n’oublions personne' », insiste Arnaud Gallais, président de l’association « Mouv’enfants », dans le reportage ci-dessus.
On attend que les politiques prennent en compte cette affaire, qu’ils se penchent dessus, sérieusement.
On attend que les politiques prennent en compte cette affaire, qu’ils se penchent dessus, sérieusement.
Manon Lemoine, victime et membre du collectif des victimes de Joël Le Scouarnec
Ce que les victimes demandent, c’est la création d’une commission d’enquête pour faire toute la lumière sur cette affaire. « On attend que les politiques prennent en compte cette affaire, qu’ils se penchent dessus, sérieusement, puisqu’on a aussi constaté dans l’hémicycle qu’il y avait une méconnaissance de cette affaire. On leur demande juste de protéger les enfants de ce pays », lance Manon Lemoine, victime et membre du collectif des victimes de Joël Le Scouarnec.
Ce lundi après-midi, la justice s’est penchée sur la carrière de l’ancien chirurgien. Une audience suivie de près par Roland Vinet. Son petit-fils s’est donné la mort en apprenant qu’il avait été abusé par Joël Le Scouarnec. « Le nouveau ministre de la Santé, il est où là ? Le ministre de la Justice, il est où là ? Il n’est pas venu aujourd’hui soutenir les victimes, alors qu’est-ce qu’ils feront ? », s’interroge-t-il. À ses côtés, Anaïs a également subi les actes de l’ex-médecin dans les années 90. Pour elle, beaucoup de questions demeurent. « On entend très peu de politiques parler de ce procès, des failles, et savoir comment on peut éviter à nouveau ce genre de choses. Mais pas que dans le milieu médical », dit-elle.
Joël Le Scouarnec est jugé pour viol et agression sexuelle sur près de 300 mineurs. L’avocate Marie Grimaud défend une quarantaine de parties civiles. « Si de ce dossier-là, on n’en fait rien, alors je ne vois pas de quel dossier on pourrait s’emparer pour faire changer notre regard sur la pédocriminalité, mais aussi sur toutes formes de perversion », dénonce-t-elle. À neuf jours de la fin de ce procès hors norme, les victimes espèrent que leur appel sera entendu, afin que de tels drames ne se reproduisent plus.