Rompant avec les déclarations convenues et les condamnations minimales de ces derniers mois sur les opérations israéliennes menées dans la bande de Gaza, un communiqué conjoint publié lundi par les dirigeants de la France, du Royaume-Uni et du Canada sonne comme une sévère et inédite critique du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et des actes commis par l’Etat hébreu et son armée : « Nous nous opposons fermement à l’extension des opérations militaires israéliennes à Gaza. Le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable », peut-on lire. Les dirigeants demandent à Israël d’arrêter ses opérations militaires et de reprendre la distribution d’aide humanitaire, bloquée depuis le 2 mars. Et intiment au Hamas de libérer « immédiatement les derniers otages » – il en reste encore 58 dans la bande, dont 20 seraient encore vivants.
La déclaration condamne le « langage odieux utilisé récemment par des membres du gouvernement israélien et la menace agitée d’un déplacement forcé des civils », rappelant que ces expulsions sont une violation du droit international humanitaire. Reconnaissant le caractère « atroce » de l’attaque du 7 octobre 2023, les dirigeants estiment néanmoins que « cette escalade est totalement disproportionnée ». Le ministre des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appuyé ces positions, mardi, sur France Inter, estimant que « la situation [à Gaza] est insoutenable. La violence aveugle fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière » et évoquant « des enfants affamés, assoiffés ».
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