Le député de la Somme François Ruffin appelle mercredi 21 mai, dans Libération, à une primaire de la gauche, « de Poutou à Hollande », pour l’élection présidentielle de 2027, affirmant qu’il y participera, et qu’il la remportera. « Il nous faut une primaire, une “primaire geyser”, qui ne soit pas qu’une élection de départage, mais un moment de débordement », déclare le député qui a rompu avec La France insoumise (LFI) lors des dernières législatives, et siège maintenant au sein du groupe écologiste.
L’élu annonce son intention d’y être candidat. « Et je la remporterai », promet-il, rappelant qu’il a battu « trois fois » le Rassemblement national « dans des terres ouvrières ». « Je parle pour le monde du travail, les gens ordinaires qui tiennent le pays debout », justifie-t-il.
A l’initiative de l’idée du Nouveau Front populaire aux législatives pour réunir la gauche, le député rappelle qu’en un mois il y a eu « neuf millions de votants ». « On pourrait leur rendre la parole, non ? C’est soit la stratégie des primaires, soit la stratégie déprimante », assène-t-il.
Le député considère que ce sont « les partis, a priori », qui doivent organiser cette primaire. « Ce serait mieux avec eux. Est-ce qu’ils diront tous oui demain matin ? Probablement pas. Mais il y a, au sein de chacun, des unitaires contre des identitaires. De toute façon, cette primaire aura lieu. »
« 100 000 parrainages citoyens »
Pour le calendrier, il préconise « des candidatures en avril 2026 et un vote à l’automne », pour « une élection à deux tours, sur le modèle de la présidentielle ». Il détaille également les critères pour postuler : « Cent mille parrainages citoyens, 250 de maires. Dix idées, en guise de profession de foi. » Et suggère « un vote physique, avec un bureau de vote par canton », pour un objectif de « deux à trois millions de votants ».
Pour lui, les « insoumis » et Jean-Luc Mélenchon sont les bienvenus dans cette primaire, dont le périmètre doit être celui du NFP : « De Philippe Poutou à François Hollande. C’est à eux de choisir d’y rentrer ou non. » Quant à l’hypothèse d’une candidature de Jean-Luc Mélenchon sans passer par la case primaire, il estime que « tout est question de rapport de force. Un candidat légitimé par des millions de votants, ça chamboule les calculs ».
Interrogé pour savoir s’il soutiendrait le gagnant quel qu’il soit, y compris si c’était François Hollande ou Raphaël Glucksmann, il dit ne pas imaginer « qu’on participe à un tel scrutin sans, ensuite, en respecter les règles ».