Contre toute attente, Nicusor Dan a déjoué les pronostics en remportant, dimanche, le second tour de l’élection présidentielle en Roumanie, avec 53,6 % des suffrages, loin devant son rival nationaliste, George Simion, battu avec 46,4 % des voix. Avant la tenue du deuxième tour de scrutin, le maire centriste de Bucarest était pourtant décrit comme le mauvais cheval par les parieurs clandestins qui, dans le pays, misent des sommes d’argent sur l’un ou l’autre des candidats. N’avait-il pas recueilli seulement 21 % des votes au premier tour, contre 41 % pour Simion ?
Rattraper un tel écart semblait impossible. Les plus pessimistes craignaient que ce génie des mathématiques aux manières douces ne fasse pas le poids, comparé à son adversaire populiste, un ancien fan de foot séduit par la violence, un costaud plein de faconde, omniprésent sur les réseaux sociaux.
Or, malgré son « manque de charisme », le candidat pro-européen a remporté une victoire décisive, affichant une confortable avance de 829 589 voix sur son rival, selon le dernier décompte du bureau électoral central. Une victoire qui n’aurait pas été possible sans l’incroyable sursaut des électeurs roumains, très mobilisés au second tour pour faire barrage au candidat d’extrême droite. La victoire de Nicusor Dan était possible, avaient prévenu les analystes politiques, à condition que le taux de participation atteigne 65 %. A la fermeture des bureaux de vote, dimanche soir, il était de 63 %, contre 53 % au premier tour.
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