Construire au moins 1 200 salles de classe en dix ans dans une île où le nombre d’élèves va augmenter de 21 % entre 2021 et 2031 : un rapport de la chambre régionale des comptes (CRC) de La Réunion-Mayotte qualifie de « colossal » ou encore de « démesuré » ce défi d’accueillir à l’école tous les enfants de l’archipel. Alors que le Sénat examine, depuis lundi 19 mai, le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte, le document, qui doit être bientôt rendu public et dont Le Monde a pu prendre connaissance, dresse une série de constats accablants donnant la mesure des failles à combler. Tant sur le manque de places, l’absence de cantines et d’activités périscolaires que sur les « conditions d’inscription discriminatoires » d’enfants dont les parents sont sans papiers. Des faits, précise le document, « aggravés par les conséquences du passage du cyclone Chido » qui a fait 40 morts et 41 disparus, et causé près de 3,5 milliards d’euros de dégâts, le 14 décembre 2024.
Avant le vote sur le projet de loi, la juridiction exhorte les élus mahorais à « un engagement plus fort » dans le domaine éducatif, ainsi qu’à « une meilleure coordination avec les services de l’Etat ». Un rapport qui symbolise tous les grands chantiers qui attendent l’archipel.
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