Il faut saluer l’initiative de la ministre de l’éducation nationale, avec son plan Filles et maths, pour favoriser l’investissement et la réussite des filles en matière scientifique.
Certes, les inégalités sociales restent déterminantes à l’école, mais les stéréotypes de genre constituent néanmoins pour les filles un lourd handicap. Dès le début de leur scolarité, elles rabattent, en effet, leur niveau d’aspiration sur leur niveau d’expectation, intériorisant l’idée que certaines disciplines et certains métiers ne sont pas faits pour elles.
Se combinent ici une représentation archaïque de la féminité, un fatalisme sociologique – qui confond description et prescription des faits sociaux – et l’interprétation d’une multitude de signaux qui, dans le langage scientifique comme dans les manuels scolaires, privilégient le masculin sur le féminin. S’ajoute à cela la sous-estimation des résultats obtenus par les filles, au prétexte qu’ils sont dus à leur application plus qu’à leur compréhension, à leur travail plus qu’à leur intelligence.
On comprend donc l’importance d’une campagne de sensibilisation des professeurs aux « biais de genre », et l’on voudrait bien qu’elle soit étendue aux parents et aux professionnels des médias. On se réjouit aussi de la volonté d’impliquer les filles dans des projets scientifiques exigeants afin qu’elles puissent se découvrir, tout à la fois, capables d’y faire preuve d’initiative et d’y trouver des occasions de satisfactions personnelle et collective. Mais il faut que ces efforts s’accompagnent d’un travail en direction des garçons, dont le comportement est tout à fait déterminant dans cette affaire.
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