Dans le quotidien espagnol « El Pais », le vainqueur autrichien de l’Eurovision, JJ, s’est positionné en faveur de l’exclusion d’Israël du concours en 2026.
Il s’inscrit dans le sillage de Nemo, le gagnant suisse de la précédente édition, qui s’était également exprimé en ce sens.
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Eurovision 2025 : l’Autriche l’emporte, Louane 7e
La 69e édition de l’Eurovision était-elle la dernière pour la délégation israélienne ? C’est en tout cas ce que souhaite le vainqueur de cette année, l’autrichien JJ, de son vrai nom Johannes Pietsch. Quelques heures seulement après avoir remporté le micro de verre sur la scène de Bâle, en Suisse, lors de la finale le 17 mai (nouvelle fenêtre), avec sa chanson « Wasted Love », le chanteur de 24 ans a pris position dans les colonnes du quotidien El Pais en faveur de l’exclusion d’Israël de la compétition. « C’est très décevant de voir Israël participer encore au concours, a déclaré l’artiste dans un article du 21 mai (nouvelle fenêtre). J’aimerais que l’Eurovision ait lieu à Vienne l’année prochaine, sans Israël. Mais la balle est dans le camp de l’UER (Union européenne de radio-télévision, qui organise le concours, ndlr). Nous, les artistes, ne pouvons que nous exprimer sur la question. »
Cette prise de position n’est pas isolée, puisque cette édition 2025, bien que plus calme que la précédente qui s’était déroulée sous haute tension à Malmö (Suède), a tout de même été marquée par une contestation persistante de la participation d’Israël dans un contexte d’intensification de la guerre à Gaza. Une manifestation a notamment eu lieu à Bâle le soir de la finale, le 17 mai, en écho aux critiques d’une partie du public, de certains artistes ainsi que de certaines chaînes de télévision européennes.
Début mai, soixante-douze anciens participants à l’Eurovision ont signé une lettre ouverte pour demander l’exclusion de l’État hébreu du concours, dénonçant le « deux poids deux mesures » de l’organisateur UER avec Israël, alors qu’elle n’avait pas eu de peine à exclure la Russie en 2022 suite à l’invasion de l’Ukraine. Le gagnant de la précédente édition du concours, le Suisse Nemo, a lui aussi pris position en ce sens, tout comme la chaîne de télévision publique espagnole RTVE, qui a diffusé un message en soutien « aux droits de l’homme » et « à la Palestine » juste avant la diffusion de la finale, malgré un avertissement de l’UER, qui l’avait sommée de cesser ses références à Gaza sous peine de sanctions.
La transparence des votes en question
Lors de la première demi-finale de l’Eurovision, le 13 mai, l’humoriste suisse et présentatrice de l’évènement, Hazel Brugger, a rappelé le caractère apolitique du concours dans une séquence musicale très reprise sur les réseaux sociaux suite aux résultats de la finale. La candidate israélienne, Yuval Raphael, rescapée du 7-Octobre, est arrivée en deuxième position avec sa chanson « New Day Will Rise » grâce à un vote massif du public. Un élément qui n’a pas échappé à JJ, qui a appelé à « une plus grande transparence » concernant les votes du public. Une demande qui rejoint celle de la chaîne publique flamande VRT, qui a menacé de se retirer de l’Eurovision « sans réponse sérieuse de l’UER » à ce sujet, par le biais de sa porte-parole Yasmine Van der Borght, retrace Le Temps (nouvelle fenêtre). Martin Green, le directeur de l’Eurovision, a déclaré que les résultats étaient « soigneusement contrôlés et vérifiés afin d’écarter les vagues de votes suspectes ou irrégulières ». Il a par ailleurs déclaré que l’Eurovision reste « en contact permanent avec les diffuseurs participants » et prend « leurs préoccupations au sérieux ». Une large consultation va être menée afin de préparer la 70e édition du concours.