Née en 1934 en Argentine, Silvia Baron Super-vielle vit en France. Poètesse, essayiste et traductrice, elle a traduit en espagnol Marguerite Yourcenar. Leur correspondance, intitulée Une reconstitution passionnelle (1980-1987), a été publiée chez Gallimard en 2009.
Comment avez-vous découvert l’œuvre poétique de Marguerite Yourcenar, que vous avez traduite en espagnol ?
Un jour, au tout début des années 1980, me promenant le long de la Seine, sur les quais, je me suis arrêtée devant l’étal d’un bouquiniste et je suis tombée sur une revue du début des années 1930, Le Manuscrit autographe, dont le sommaire annonçait plusieurs poèmes de Marguerite Yourcenar. J’ignorais tout à fait à ce moment-là qu’elle avait écrit de la poésie, j’étais stupéfaite. Il s’agissait de sonnets romantiques, très tristes, qui dataient de 1927 ou 1928 : Sept poèmes pour Isolde morte, écrits dans une syntaxe très classique échappée du XIXe siècle, en hommage à une amante de son père, Jeanne de Vietinghoff, qu’elle vénérait. J’ai été très étonnée et émue par ces poèmes et j’ai tout de suite décidé de les traduire en espagnol. Il faut dire que j’adore traduire de la poésie. Après quoi, j’ai envoyé mon travail aux éditions Gallimard, qui l’ont transmis à Marguerite Yourcenar.
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