Face à la formation catalane du FC Barcelone, tenante du titre et donnée grandement favorite, Arsenal a remporté la seconde Ligue des champions de son histoire (1-0), samedi 24 mai sur la pelouse du stade José Alvalade XXI, à Lisbonne. Les Londoniennes, qui retrouvaient le goût d’une finale continentale pour la première fois depuis leur sacre en 2007 – la compétition s’appelait alors Coupe féminine de l’UEFA – , en ont rapidement redécouvert l’intensité, et le sens de la dramaturgie.
En liesse dès la 23e minute de jeu, à la suite d’un but contre son camp plutôt déconcertant de l’expérimentée défenseuse du Barça Irene Paredes, les Gunners pensaient avoir pris les devants d’une rencontre jusque-là dominée par les Catalanes. Mais la Norvégienne Frida Maanum, partie hors-jeu aux prémices de l’action, a finalement été reprise par l’arbitrage vidéo. Les deux équipes rejoignaient par la suite les vestiaires sur une marque vierge, laissant le premier acte se conclure sans larges remous offensifs.
Piquées au vif par leur manque d’efficacité, les Barcelonaises ont regagné le terrain avec la nette envie d’asseoir leur domination. Emmenée par ses deux récipiendaires du Ballon d’or – Alexia Putellas (2021, 2022) et Aitana Bonmati (2023, 2024) – la formation espagnole, fidèle à sa philosophie de jeu résolument offensive, n’a cessé de fondre, sans succès, vers la cage des Gunners, patiemment gardée par la Néerlandaise Daphne van Domselaar (autrice de cinq arrêts). Plutôt contre le cours du jeu, l’avant-centre suédoise d’Arsenal, Stina Blackstenius, a finalement ouvert la marque (74e), parfaitement lancée dans la surface, sur une passe appliquée de Bethany Mead. Une courte avance que le club anglais n’a ensuite plus jamais lâchée.
« C’est l’équipe que nous voulons être »
Doublées par leurs rivales de Chelsea en championnat, les Gunners apparaissaient ainsi en outsider d’une finale comme promise au Barça, en route pour confirmer son hégémonie européenne. Une situation parfaitement connue par l’entraîneuse néerlandaise d’Arsenal, Renée Slegers. « Elles sont très fortes avec le ballon, et ont en plus ajouté à leur jeu des attaques rapides, tout en restant disciplinées dans toutes les phases de jeu, déclarait-elle en amont de la finale sur la chaîne TNT Sports. C’est l’équipe que nous voulons être, aussi. Nous devons être disciplinées pendant quatre-vingt-dix minutes, ou plus, et si nous y parvenons, nous aurons un bon plan de jeu. »
En cadenassant les offensives espagnoles, donc, notamment grâce à une charnière centrale où Leah Williamson a fait régner l’ordre en continu. Une prestation qui fait écho à ce que les Lyonnaises avaient vécu en demi-finales, contenues par les Londoniennes lors de la manche retour (1-4), déstabilisées par la solidité de leur plan de jeu.
En plus d’un titre collectif, Arsenal s’offre le luxe de rebattre les cartes de la course au Ballon d’or 2025, dominée par l’armada barcelonaise depuis plus de quatre ans, même si le championnat d’Europe féminin de football devrait servir de juge de paix. En Suisse, du 2 au 27 juillet, l’Angleterre défendra sa couronne face aux plus grandes sélections du continent, et plusieurs Espagnoles évoluant au Barça devraient se montrer revanchardes.