Les palmiers de la Côte d’Azur sont-ils menacés par le charançon rouge ?
Ce coléoptère originaire d’Indonésie s’installe dans les troncs et mange les arbres de l’intérieur.
C’est cet insecte qui est à l’origine de la chute d’un palmier qui a grièvement blessé un passant à Cannes.
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Le 13H
Il menace les palmiers de la Côte d’Azur. Mais aussi la sécurité dans l’espace public. Depuis 2006, le charançon est un véritable fléau dans la région. Samedi 17 mai, en plein Festival de Cannes, un palmier haut de plusieurs mètres s’est d’ailleurs effondré sur la Croisette au niveau d’une plage située côté promenade, faisant un blessé grave.
Pour faire tomber cet arbre d’une tonne, il aura fallu la collaboration de plusieurs insectes. « Il y a eu une attaque du charançon. La pourriture s’est installée, puis les termites, les fourmis et autres petits insectes se sont occupés de terminer le travail de décomposition », explique Jérôme Olivia dans le reportage de TF1 ci-dessus. Ce paysagiste et élagueur nous montre comment la fibre s’est décomposée à l’intérieur du tronc.
400 œufs par arbre
Depuis 2006, le charançon rouge des Palmiers, originaire d’Indonésie, est arrivé dans le sud-est de la France, après avoir atteint l’Espagne une décennie plus tôt. Et sa cible préférée, comme son nom le laisse supposer, c’est le palmier. Lorsqu’il s’installe à l’intérieur, l’arbre meurt en quelques semaines. « Une femelle de charançon a plutôt tendance à pondre tous ses œufs sur le même palmier. C’est pour ça que la probabilité qu’il meure est quand même très forte, puisqu’elle peut pondre jusqu’à 400 œufs par arbre », explique Elisabeth Trabone, ingénieure de recherche chercheure à l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement).
Le problème, c’est que le charançon ne se voit pas tout de suite. Il faut inspecter les arbres un à un. « On va monter à 16 ou 17 mètres de hauteur pour procéder à l’inspection thermique du cœur du palmier. S’il y avait une activité due à la présence de nuisibles comme le charançon, on serait à une température qui serait supérieure aux 50 degrés », explique Jérôme Oliva depuis une nacelle déployée pour l’opération.
Même si les arbres semblent en bonne santé, ils seront quand même traités par précaution et aspergés avec un mélange d’eau et de nématodes, ces millions de vers microscopiques qui s’attaquent aux larves du charançon. Un traitement à la fois curatif et préventif. Un arrêté ministériel de 2010 oblige d’ailleurs les propriétaires de palmiers à les faire traiter sous peine d’une amende pouvant aller jusqu’à 30.000 euros.