En 2024, le marin et militant écologique Paul Watson s’est retrouvé emprisonné au Groenland (Danemark) pendant 549 jours.
Après une grande opération de soutien, il a pu revenir en France.
Sylvia Amicone le reçoit cette semaine dans « Impact Positif ». Il positive sur ce moment difficile et raconte ses actions à venir.
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Impact positif
Le marin canadien Paul Watson défend la mer coûte que coûte. Depuis cinquante ans, il se bat pour protéger l’océan dans toutes ses formes de vie et sauver les cétacés de la pêche. En 1977, Paul Watson fonde la Sea Shepherd Conservation Society (berger de la mer). L’organisation non-gouvernementale recense sur son site « une dizaine de baleiniers illégaux coulés à quai, plusieurs navires éperonnés en mer, des centaines de longues lignes et de filets dérivants confisqués, plus de deux cent cinquante expéditions dans toutes les mers du monde… et des centaines de milliers d’animaux marins sauvés. »
Le 21 juillet dernier, Paul Watson s’apprête à « intercepter » le plus grand baleinier jamais construit au Groenland. Les autorités danoises l’arrêtent sur la base d’une notice rouge Interpol émise par le Japon, qui réclame son extradition. « Finir derrière les barreaux, c’est un mauvais moment à passer, mais ça me rend plus fort. Dans l’histoire, toutes les révolutions sociales impliquent des gens prêts à faire des sacrifices », assure le marin au micro de Sylvia Amicone, dans le podcast de celles et ceux qui ont un impact positif sur la société et sur le monde est à écouter ci-dessus. L’émission Impact Positif est diffusée tous les samedis après-midi sur LCI, canal 26 de la TNT. « Il faut être prêt à risquer sa liberté ou sa vie pour remettre en cause une autorité ou un pouvoir », ajoute Paul Watson.
Le Canadien a dédié toute sa vie à la lutte contre la chasse à la baleine : « Je n’ai jamais blessé personne et on ne m’a jamais accusé du moindre crime », se défend-il. Il rappelle que les activités de pêche à la baleine pratiquées par le Japon et d’autres pays restent illégales : « Les Japonais tuent les baleines dans des sanctuaires dédiées à leur protection. Ces entreprises sont contrôlées par une mafia qui pratique de la corruption politique. » Pour lui, sa détention reste une vengeance : « Le Japon a mis beaucoup de pression sur le Danemark. Les responsables politiques voulaient se venger. Ils prétendent que l’organisation les a humiliés avec la série « Whale Wars ». Elle montre comment les Japonais tuent des baleines. »
Torture animale
Le gardien des océans dénonce des tortures animales. Son organisation assure que les Japonais tuent les baleines en 25 minutes à une heure. « Ils font des choses interdites dans n’importe quel autre abattoir du monde ». Paul Watson ajoute que cette pratique dévoile notre déconnexion au monde naturel : « Nous devons vivre en harmonie avec les autres espèces sinon nous disparaîtrons. Nous avons besoin de la biodiversité et de l’environnement si nous voulons un avenir. Depuis 1950, 40% des phytoplanctons ont disparu dans les mers. Il devient vital de faire quelque chose en faveur de l’interdépendance des espèces. »
Il faut absolument que les aires marines protégées permettent aux baleines et à la biodiversité de vivre tranquilles, prévient le lanceur d’alerte. Il participera à la 3e conférence sur les océans des Nations unies à Nice du 9 au 13 juin. Il compte demander une police intergouvernementale pour lutter contre les pratiques de pêche destructrices dans ces zones. « Aujourd’hui, personne n’applique la loi », dénonce-t-il. Il faut également « lutter contre la pollution plastique et les pratiques minières dans les océans. » Pour lui, la solution doit venir des élus locaux : « Beaucoup de maires du monde se retrouvent confrontés à la destruction des milieux marins. C’est intéressant d’échanger avec eux. » Il se dit prêt à repartir sur ses bateaux avec son organisation pour continuer à protéger les grands cétacés.