Onze pays de l’Union européenne ont réclamé lundi 26 mai une révision ou un nouveau report de la loi contre la déforestation, un texte adopté en 2023, qui prévoit de « minimiser la contribution de l’UE à la déforestation et à la dégradation des forêts au niveau mondial ». L’Union européenne avait déjà reporté d’un an – de la fin de 2024 à la fin de 2025 – l’entrée en vigueur de cette loi, sous la pression du Brésil, des Etats-Unis et même de l’Allemagne.
Cette fois, dans un document rédigé par le Luxembourg et l’Autriche et soutenu par neuf autres pays dont l’Italie, ces Etats membres estiment que « les exigences imposées aux agriculteurs et sylviculteurs restent élevées, voire impossibles à mettre en œuvre ». « Elles sont disproportionnées par rapport à l’objectif du règlement, à savoir empêcher la déforestation là où elle se produit réellement », jugent les signataires de ce texte présenté lors d’un conseil des ministres de l’agriculture à Bruxelles.
Levée de boucliers
Ces Etats plaident pour créer une catégorie de pays à risque nul en matière de déforestation et qui pourraient être exemptés d’obligations et de contrôles. La loi de 2023 prévoit notamment que les entreprises importatrices de produits tels que le cacao, le café, le soja, l’huile de palme ou le bois prouvent que leurs denrées ne sont pas issues de zones déboisées après 2020. Elles devront assurer leur traçabilité par des données de géolocalisation fournies par les agriculteurs, associées à des photos satellitaires.
Cette nouvelle réglementation avait provoqué une levée de boucliers des milieux d’affaires de l’agrobusiness et de nombreux Etats africains, asiatiques et sud-américains, inquiets des coûts supplémentaires engendrés pour les agriculteurs, éleveurs et exploitants forestiers.
Le nouvel appel à réviser ce règlement a lieu en plein virage « pro-business » au sein de l’Union européenne, marqué par la révision de nombreuses mesures environnementales adoptées lors du précédent mandat d’Ursula von der Leyen.