Le chancelier allemand Friedrich Merz a annoncé, lundi, qu’il n’y avait « plus de limite de portée pour les armes livrées à l’Ukraine » par ses alliés.
Dans la foulée, Moscou a fustigé une « décision assez dangereuse ».
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Les alliés de l’Ukraine accélèrent encore dans leur soutien à Kiev. « Il n’y a plus de limites de portée pour les armes qui ont été livrées à l’Ukraine. Ni par les Britanniques, ni par les Français, ni par nous. Ni par les Américains », a déclaré Friedrich Merz, lors d’un entretien à la télévision publique WDR, lundi 26 mai. « Cela signifie que l’Ukraine peut désormais se défendre, par exemple en attaquant des positions militaires en Russie (…), ce qu’elle ne faisait pas il y a quelque temps, à quelques exceptions près. Elle peut le faire maintenant », a précisé le chancelier allemand.
En revanche, aucune précision n’a été donnée quant au timing de ces changements du côté des alliés, ce qui a créé la confusion. Pour rappel, l’ancien président américain Joe Biden avait, dès novembre 2024, donné son feu vert à l’usage par Kiev de missiles tactiques de longue portée (ATACMS) contre des cibles situées en Russie. À cette période, les Ukrainiens avaient également utilisé pour la première fois sur le pays de Vladimir Poutine des missiles Storm Shadow fournis par le Royaume-Uni.
Le chef du gouvernement allemand n’a pas non plus spécifié si ses propos auraient ou non une incidence sur les armes livrées à l’avenir par Berlin, en particulier concernant les missiles longue portée Taurus. Le précédent gouvernement avait, pour rappel, refusé d’en fournir, craignant une escalade des tensions avec Moscou.
« À l’encontre de nos aspirations à un règlement politique »
Toujours est-il que la Russie n’a pas manqué de réagir à ces déclarations. « Si ces décisions ont vraiment eu lieu, elles vont absolument à l’encontre de nos aspirations à entrer dans un règlement politique (…) Et donc c’est une décision assez dangereuse », affirme le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Ces échanges par presses interposées interviennent dans un contexte où les récents pourparlers entre Ukrainiens et Russes, les premiers depuis 2022, n’ont pas abouti à un cessez-le-feu. Pire, les bombardements meurtriers se poursuivant sur le terrain. Un nombre record de frappes se sont notamment succédées au cours du dernier week-end.