Le Japon a accusé mardi 26 mai la Chine d’avoir mené des recherches scientifiques maritimes non autorisées dans sa zone économique exclusive (ZEE) autour de son île la plus méridionale dans l’océan Pacifique. La Chine revendique un « exercice légitime de la liberté de navigation en haute mer ».
Ces activités ont eu lieu près de l’atoll japonais isolé d’Okinotori, situé dans la mer des Philippines, à mi-chemin entre Taïwan et Guam, à environ 1 700 kilomètres au sud de Tokyo. De son côté, la Chine estime qu’il ne s’agit pas d’une île, mais d’un amas de rochers.
Les gardes-côtes japonais ont repéré lundi un navire de recherche maritime chinois « semblant déployer un câble dans les eaux de la ZEE japonaise, à 270 kilomètres à l’est d’Okinotori », a détaillé le porte-parole du gouvernement, Yoshimasa Hayashi.
« Comme cette recherche scientifique maritime n’a pas reçu l’autorisation du Japon, les gardes-côtes ont exigé l’arrêt de l’activité, et nous avons adressé une protestation à la partie chinoise par voie diplomatique », a-t-il ajouté, précisant que le navire chinois avait quitté la zone économique exclusive aux alentours de 22 h 45 lundi (14 h 45 à Paris).
Une zone économique exclusive contestée
La Chine juge injustifiées les revendications du Japon, estimant qu’Okinotori ne peut être considéré comme une entité autour de laquelle le Japon pourrait détenir une ZEE, au sens de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
Les revendications japonaises en la matière « constituent une violation du droit international, a réagi lors d’un point presse régulier Mao Ning, une porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. Les activités du navire scientifique chinois dans cette zone maritime relèvent de l’exercice légitime de la liberté de navigation en haute mer. La partie japonaise ne dispose d’aucun droit d’ingérence. »
Selon le droit international, un Etat côtier exerce des droits sur les ressources et les activités économiques dans sa zone économique exclusive, qui s’étend jusqu’à 200 milles nautiques – soit l’équivalent de 370 kilomètres – de ses côtes. Tout navire étranger doit obtenir son accord préalable pour y mener des recherches scientifiques, même non commerciales.
D’autres pays, dont Taïwan et la Corée du Sud, contestent également la revendication du Japon. En 2016, le Japon a brièvement saisi un bateau de pêche taïwanais opérant dans la zone. Ces dernières années, le Japon a investi des millions de dollars dans la plantation de coraux autour de l’atoll afin de tenter de stopper l’érosion marine.
Des navires japonais et chinois ont, par ailleurs, été impliqués par le passé dans des incidents concernant des zones contestées, en particulier les îles Senkaku, en mer de Chine orientale, appelées Diaoyu par Pékin, et dont les deux Etats se disputent la souveraineté.