- Les États-Unis ont sanctionné jeudi 5 avril quatre magistrates de la Cour pénale internationale (CPI).
- Selon Washington, elles sont à l’origine de procédures « illégitimes » et « politisées » à l’encontre de soldats américains ou du gouvernement israélien.
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Le second mandat de Donald Trump
Un nouvel exemple du rejet des institutions internationales par l’administration de Donald Trump. De lourdes sanctions ont été prises par Washington à l’encontre de quatre magistrates de la Cour pénale internationale (CPI), ce jeudi 5 juin. Il s’agit de Solomy Balungi Bossa et Luz del Carmen Ibanez Carranza, à l’origine d’enquêtes sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan, ainsi que de Reine Alapini Gansou et Beti Hohler, qui ont autorisé l’instance siégeant à la Haye à émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant.
Concrètement, les magistrates font l’objet d’une interdiction d’entrée sur le sol américain, de gel des avoirs détenus aux États-Unis, des mesures qui visent d’ordinaire des criminels ou des dirigeants politiques de pays adverses. « Nous n’avons pas pris cette décision à la légère. Cela reflète la menace sérieuse que représentent la politisation et l’abus de pouvoir de la
CPI
«
, affirme le ministère américain des Affaires étrangères dans un communiqué. « Ces quatre personnes participent activement aux actions illégitimes et infondées de la CPI ciblant les États-Unis et notre proche allié »
, Israël, poursuit-il.
« Tentative manifeste d’atteinte à l’indépendance de la CPI »
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a remercié la Maison Blanche pour cette initiative. « Merci au président Trump et au secrétaire d’État Rubio d’avoir imposé des sanctions contre les juges politisés de la CPI. Vous avez défendu à juste titre le droit d’Israël, des États-Unis et de toutes les démocraties à se défendre contre le terrorisme sauvage »
, écrit le dirigeant. Au contraire, la CPI a vigoureusement protesté, évoquant une « tentative manifeste de porter atteinte à l’indépendance d’une institution judiciaire internationale qui opère sous le mandat de 125 États parties du monde entier »
. « La CPI soutient pleinement son personnel et poursuivra son travail sans se laisser décourager »
, ajoute l’institution.
Pour rappel, en février dernier, la Maison Blanche avait déjà pris des sanctions contre le procureur de la CPI Karim Khan, qui avait initié la procédure contre l’exécutif israélien. Le procureur s’est depuis mis en retrait, car visé par une enquête pour « faute présumée ».