Lorsque l’on demande à Jean (il n’a pas souhaité donner son nom de famille, comme les autres intervenants) pourquoi il a choisi d’étudier la philosophie, il répond sans hésiter : « Les questions existentielles, le goût du concept, de l’argumentation et du savoir. » Le jeune homme de 24 ans a pu assouvir sa passion pour la pensée critique au cours de son master de philosophie contemporaine à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Mais, en 2023, une fois son diplôme obtenu, une première réalité le rattrape. « Clairement, il y a moins de débouchés pour les sciences humaines que pour les autres formations, comme les écoles de commerce ou les IUT [instituts universitaires de technologie]. » Puis une deuxième, au moment de rechercher un emploi : « Nos formations nous apprennent à réfléchir, mais pas forcément à faire. »
D’abord « très critique à l’égard du capitalisme », Jean finit par se réorienter vers un second master de droit, en alternance. Cette formation lui permet de « faire le lien entre l’université et le monde de l’entreprise ». Aujourd’hui consultant en CDI dans un cabinet de conseil spécialisé en responsabilité sociale des entreprises, il gagne 42 000 euros brut par an – environ 2 785 euros net par mois. Satisfait de son travail et de son salaire, il reste très attaché à ses études de philosophie, mais estime que les étudiants des filières en sciences humaines et sociales (SHS) sont mal préparés à leur insertion professionnelle.
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