- Les Vérificateurs lancent une série autour des dictions météorologiques les plus populaires.
- L’objectif : les confronter aux données scientifiques et vérifier leur résistance au changement climatique.
- Cette semaine, on se penche sur le proverbe « le calme avant la tempête ».
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L’info passée au crible des Vérificateurs
Des dictons et expressions dépassent parfois leur cadre d’origine pour s’imposer dans le langage courant, dans un contexte bien différent. C’est le cas avec « le calme avant la tempête », une formule qui renvoie d’emblée à des phénomènes météorologiques, mais qui est très souvent utilisée pour décrire des situations de tensions entre plusieurs personnes.
S’il est difficile d’en saisir l’origine précise, est-il possible de vérifier sa fiabilité en ce qui concerne la météo ? Pour savoir si une période de calme précède l’arrivée d’une forte perturbation ou d’une véritable tempête, l’équipe des Vérificateurs a échangé avec un spécialiste de Météo-France : le prévisionniste Patrick Galois.
Sous nos latitudes, un tel constat ne s’applique pas
D’emblée, le spécialiste estime que « cette expression ne s’applique pas forcément à des paramètres météorologiques »
. Il est possible de lui trouver du sens, mais plutôt dans « des climats tropicaux »
, assez éloignés de ceux rencontrés en France métropolitaine. Dans les zones plus proches de l’équateur, ajoute-t-il, « on a parfois une zone de calme entre deux tempêtes, c’est-à-dire lorsque l’on se trouve dans l’œil du cyclone ».
Cette période de calme, Patrick Galois précise qu’elle « suit déjà des vents tempétueux qui ont annoncé l’arrivée du cyclone »
. Une forme d’accalmie, donc, avant que les vents les plus soutenus ne se mettent à souffler. Une spécificité des « latitudes tropicales »
, si bien que l’on ne « peut pas dire qu’il existe un équivalent aux latitudes tempérées ».
Le prévisionniste de Météo-France évoque toutefois un autre dicton, qui se révèle plus fiable lorsqu’il s’agit d’anticiper l’arrivée d’une dépression. Il s’agit de celui-ci : « grande visibilité, eau annoncée »
. En pratique, « à l’avant d’une perturbation, d’une zone de pluie, le vent va se lever et cela va quelque peu dégager les impuretés du ciel, qui va devenir plus limpide »
. Dès lors, il sera possible « de voir des éléments situés à grande distance, que l’on ne voit pas d’ordinaire, comme le littoral anglais depuis la côte d’Opale »
, côté français. « C’est aussi le signe qu’une perturbation va arriver et que le temps va se dégrader »
, glisse Patrick Galois.
Pour anticiper des changements météorologiques, les experts utilisent une batterie d’outils et d’instruments, parmi lesquels le classique baromètre. Celui-ci permet « de voir si la pression baisse, ce qui préfigure l’approche d’une dépression »
. Pour autant, « même sans baromètre, il suffit par exemple de regarder le ciel et de voir d’où vient le vent »
. Concrètement, « si vous avez un vent d’est qui tourne au sud puis au sud-ouest, ça traduit l’approche d’une dépression de l’Atlantique et peut se traduire dans les heures qui suivent par l’arrivée d’une dépression »
.
En levant les yeux, il est aussi possible d’anticiper l’arrivée d’une perturbation. Patrick Galois note en effet que les cirrus, ces « nuages élevés très fins, presque transparents et qui ne cachent pas vraiment le soleil », constituent « les premiers signaux de l’approche d’une perturbation, qui elle-même d’ici quelques heures va peut-être donner de la pluie sur la région concernée »
.
Retrouvez très bientôt une nouvelle vérification sur les « dictons météo ». Si vous souhaitez que nous en décryptions un autre, écrivez-nous à l’adresse [email protected]. Retrouvez-nous également sur X : notre équipe y est présente derrière le compte @verif_TF1LCI.