Michael Sandel est philosophe et professeur à l’université Harvard (Massachusetts). Dans son livre La Tyrannie du mérite (Albin Michel, 2021), écrit pendant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021), il diagnostiquait une méritocratie malade, soumise aux lois du marché, aussi dommageable aux faux « gagnants » qu’elle produit qu’aux « perdants », qu’elle humilie en les rendant responsables de leurs échecs. Alors que le secondmandat s’est ouvert dans un feu roulant d’attaques contre les universités d’élite, le philosophe analyse ce qui se joue autour de ces institutions, creusant sa critique des limites du libéralisme politique.
L’administration Trump n’en finit pas de s’en prendre aux universités, à commencer par Harvard, où vous enseignez. Pouvez-vous expliquer pourquoi les universités d’élite, qui ne concernent qu’une infime fraction de la population, représentent un tel enjeu dans le débat public américain ?
Il vous reste 89.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.