Le dernier numéro de l’émission « Complément d’enquête » consacré à Rachida Dati, diffusé jeudi 5 juin en partenariat avec Le Nouvel Obs, a sérieusement refroidi les relations entre la PDG de France Télévisions, Delphine Ernotte, et la ministre de la culture. Alors que l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a décidé mi-mai de confier un troisième mandat à Mme Ernotte, cette dernière (qui ne cachait pas son soutien à la réforme de l’audiovisuel public voulue par Rachida Dati) était jusqu’ici bien vue par la ministre. La bonne intelligence paraissait d’autant plus flagrante que Mme Dati entretient des relations glaciales avec l’autre grande patronne de l’audiovisuel public, la PDG de Radio France, Sibyle Veil. Illustration, le 7 mai, quand la ministre, invitée de la matinale de France Inter, a multiplié les attaques contre Mme Veil.
Mais le dernier « Complément d’enquête » révélant que la ministre de la culture aurait touché, en 2010 et 2011, 299 000 euros de GDF Suez, par le truchement d’un cabinet d’avocats d’affaires a changé la donne. « Je m’en fous, c’est prescrit », aurait-elle réagi en privé, selon les informations du Canard enchaîné, ajoutant : « J’aurai le scalp d’Ernotte avant de partir du ministère de la culture. » Interrogé, le cabinet de Rachida Dati réfute « avoir exercé une quelconque pression à l’égard de France Télévisions ».
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