Donald Trump a décidé de quitter un jour plus tôt que prévu le sommet du G7 au Canada, en raison de « ce qui se passe au Moyen-Orient », a annoncé, lundi 16 juin, la Maison Blanche. La porte-parole, Karoline Leavitt, a précisé sur X que « le président Trump va partir ce soir après le dîner » avec les autres dirigeants du G7.
Le séjour du président américain dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu’à mardi en fin de journée. M. Trump « rentre à Washington pour s’occuper de nombreux sujets importants », poursuit le communiqué de la porte-parole.
Peu après la diffusion de cette annonce, tous les dirigeants ont posé pour la photo de famille sur le terrain de golf. « J’aimerais pouvoir rester avec tout le monde, mais ils comprennent », a déclaré le président américain.
Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social : « Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement ». Le milliardaire républicain de 79 ans avait auparavant assuré qu’un « accord » allait être trouvé concernant le conflit entre l’Iran et Israël, sans bien expliquer si ce serait le résultat de la contrainte militaire ou de négociations.
Il est par ailleurs resté évasif lundi sur la question d’une participation américaine active à l’offensive aérienne sans précédent d’Israël. Mais lundi soir, la Maison Blanche a fait savoir dans un communiqué que les forces américaines resteraient dans « une posture défensive » au Moyen-Orient. « Nous défendrons les intérêts américains » dans la région, a assuré un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer.
Israël et l’Iran échangent barrages de missiles et menaces guerrières pour la cinquième nuit consécutive, Téhéran annonçant des frappes « sans interruption jusqu’à l’aube » après une nouvelle vague d’attaques israéliennes contre sa télévision nationale et plusieurs autres cibles.
Egalement depuis le Canada, le président français, Emmanuel Macron, a, lui, averti que vouloir renverser le régime iranien par la force serait une « erreur stratégique », en appelant à « cesser » les frappes contre les civils, que ce soit en Iran et en Israël.
Scepticisme de Trump sur de nouvelles sanctions contre la Russie
Avec le départ du président américain, la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du « groupe des 7 » (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) risque de tourner court.
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Son départ prématuré signifie que la rencontre bilatérale prévue avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n’aura pas lieu. Et sur le dossier ukrainien, les Européens n’auront guère eu le temps de convaincre le président américain de durcir les sanctions sur le pétrole russe.
Donald Trump, qui vante à chaque occasion sa relation privilégiée avec le président russe Vladimir Poutine, n’avait pas caché lundi son scepticisme face à d’éventuelles nouvelles mesures contre Moscou. « Les sanctions ce n’est pas si simple », a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût « colossal » également pour les Etats-Unis.
Lundi, l’hôte de la réunion, le premier ministre canadien, Mark Carney, a au moins réussi à éviter un étalage des divisions, en particulier sur le commerce. L’objectif de nombreux dirigeants présents était de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump. Le président américain a imposé des droits de douane de 10 % minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’augmenter encore le niveau des taxes.
Lundi, l’hôte de la réunion, le premier ministre canadien, Mark Carney, a au moins réussi à éviter un étalage des divisions, en particulier sur le commerce. L’objectif de nombreux dirigeants présents était de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump. Le président américain a imposé des droits de douane de 10 % minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et menace d’augmenter encore le niveau des taxes.
Les Britanniques, « je les aime bien », dit Trump
Parmi les gagnants apparents, le premier ministre britannique, Keir Starmer, qui a annoncé avoir réalisé de nouveaux progrès pour son pays sur la question des droits de douane. Le président américain a ainsi dit à propos des Britanniques : « Je les aime bien, c’est la meilleure des protections. » Les grandes lignes d’une entente commerciale entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni avaient déjà été posées en mai.
La situation semble plus compliquée avec l’Union européenne sur lequel le président américain a concentré depuis son arrivée à la Maison Blanche ses attaques verbales. Au Canada, il s’est entretenu avec la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à la demande de cette dernière, a tenu à préciser la Maison Blanche.
Elle a ensuite expliqué, sur X, que les équipes du gouvernement américain et de l’exécutif européen allaient « accélérer le travail en vue d’un accord [commercial] juste et bon ». Les autorités canadiennes ont, elles, assuré vouloir arriver à une trêve commerciale avec les Etats-Unis sous trente jours.