- La Sécurité sociale va rembourser à partir du 30 juin les verres qui freinent la myopie.
- Ils s’adressent aux patients entre 5 et 16 ans.
- Cette technologie permet d’éviter l’aggravation des troubles de la vision chez les plus jeunes.
La moitié de la population mondiale pourrait être atteinte de myopie d’ici à 2050. Pour faire face à ce fléau, la Sécurité sociale va désormais prendre en charge le coût des verres de freination, c’est-à-dire les lunettes qui visent à ralentir l’évolution de la myopie chez les enfants. L’arrêté est paru au Journal officiel ce mardi 17 juin pour une entrée en vigueur le 30 juin.
Le but : « éviter le renoncement aux soins »
Ces verres sont désormais inscrits sur la liste des produits remboursables par l’Assurance maladie mais uniquement à certaines conditions. Ils devront être prescrits à des patients souffrant de « forte myopie »
(-6 dioptries) ou qui évolue très rapidement (-0,5 dioptrie par an). Seuls les enfants « au-delà de 5 ans et de moins de 16 ans »
sont concernés. Commercialisé sous le nom Miyosmart par le groupe japonais Hoya, ce verre vise non seulement à corriger la myopie chez l’enfant mais aussi à freiner son évolution.
Ces produits, apparus depuis quelques années, enthousiasment les ophtalmologues mais aucun n’était jusqu’alors remboursé par la Sécurité sociale, du moins au-delà du taux très faible appliqué à l’ensemble des verres correcteurs. La Haute autorité de santé (HAS) avait ouvert la voie en 2022 à un remboursement, en estimant que les verres Miyosmart apportent une innovation intéressante dans le traitement de la myopie.
La HAS juge néanmoins que ce service n’est que « mineur »
, pointant que les études fournies n’ont porté que sur des échantillons réduits de patients et qu’elles n’ont qu’un recul limité dans le temps. Le remboursement des verres Miyosmart sera donc partiel : le groupe a précisé à l’AFP que l’Assurance maladie rembourserait 44,28 euros sur un prix total de 147,60 euros par verre. Le reste sera largement « assuré par les complémentaires »
, a-t-il expliqué. « Il va rester très peu de reste à charge : dans la plupart des cas, on va éviter le renoncement aux soins. »
D’autres groupes proposent des verres freineurs de myopie, tel le géant de l’optique EssilorLuxottica, mais pour l’heure, seul Miyosmart a fait l’objet d’un avis favorable de la HAS. Cette innovation intervient alors que la myopie est un problème de plus en plus important de santé publique : selon l’International Myopia Institute (IMI), une personne sur trois est déjà touchée par ce trouble de la vision dans le monde.