- Certains salariés ne s’épanouissent pas dans leur travail, mais ne comptent pas pour autant démissionner.
- Ils préfèrent attendre de trouver un meilleur emploi pour ne pas risquer de se retrouver au chômage trop longtemps.
- Ce phénomène a un nom : le job cuffing.
Dans certains secteurs, l’emploi ne court pas les rues. Des salariés qui ne se sentent pas bien dans leur boulot actuel préfèrent jouer la carte de la sécurité de l’emploi plutôt que de quitter leur travail actuel pour ne pas se retrouver au chômage. En revanche, ils décident de ne faire ni plus ni moins que ce que l’on attend à leur poste. C’est ce que l’on appelle le job cuffing. Anissa El Ali, experte en recrutement au Mercato de l’Emploi, explique auprès du site Hellowork en quoi, précisément, il consiste : « Ce comportement d’aversion au risque consiste à rester retranché au même poste dans la même entreprise en période de crise et d’incertitude. »
Pour appuyer son propos, elle révèle qu’une récente étude menée par Owl Labs rend compte du malaise de beaucoup d’employés. 72% des personnes interrogées affirmaient alors préférer conserver leur job, même si elles se sentent épuisées.
Pour éviter d’en arriver là….
Pour que la situation ne s’enlise pas, il faut que les salariés et les employeurs s’impliquent et trouvent une solution pour sortir par le haut. D’après Anissa El Ali, « le collaborateur doit prendre conscience que sa perception du marché du travail est souvent biaisée et différente de la réalité »
. Et de préciser : « Des besoins subsistent dans de nombreux secteurs dont certains restent pénuriques. Il existe des postes vacants qui ne trouvent pas preneur. »
C’est pourquoi elle estime que « la peur est souvent mauvaise conseillère »
.
De son côté, le patron doit également faire un effort. Son objectif premier doit être de « faire en sorte que le collaborateur reste dans l’entreprise pour de bonnes raisons en mettant en place une politique de mobilité interne volontariste, des perspectives d’évolution, un plan de formation adapté à chaque collaborateur, un climat de bien-être au travail où la parole est libre avec une écoute active des managers, un équilibre vie pro-vie perso respecté mêlant télétravail et flexibilité »
, énumère l’experte.
Quels sont les risques du job cuffing ?
Si cet effort n’est pas fait, alors le job cuffing va s’installer au sein de l’entreprise. Il peut avoir des conséquences très néfastes à la fois pour l’employé et la société. Pour le premier nommé, le principal risque est le surmenage. « Le fait de vouloir en faire toujours plus pour justifier et conserver son poste peut conduire à une forme d’épuisement professionnel »
, déplore Anissa El Ali. Pire encore, si plusieurs employés sont dans cet état d’esprit, ils entraînent leurs collègues et favorisent l’inertie au sein de l’entreprise.
Résultat : la performance collective se retrouve menacée. Dans un monde où l’intelligence artificielle prend une place de plus en plus importante, il faut que les salariés soient ouverts à se former pour intégrer l’IA au sein de leurs processus.