A neuf mois des élections municipales, la photo de la ligne de départ, à Bordeaux, est aussi trouble que les eaux de la Garonne. Seule la candidature du maire écologiste sortant, Pierre Hurmic, 70 ans, apparaît comme une certitude à ce stade. Les oppositions de droite et de gauche, en revanche, sont encore dans l’expectative.
La victoire, le 28 juin 2020, de l’avocat bordelais, à sa sixième tentative et après soixante-treize ans de règne sans partage de la droite sur la ville, a stupéfié le landerneau bordelais. Donné nettement battu dans tous les sondages, cet opposant discret aux tempes grisonnantes avait déjà rédigé son discours de défaite.
Depuis, les notables de la ville ont adopté ce « catho basque », disciple de l’historien du droit et précurseur de l’écologie politique, Jacques Ellul, dont la photo surplombe son bureau de maire. Ils l’invitent à leur table et lui donnent du « Pierre », en toute simplicité. En dépit de la sobriété revendiquée de son mode de vie (il se déplace à vélo et préfère, pour les vacances, le modeste quartier de Taussat, au « fond du bassin » d’Arcachon, au très prisé Cap-Ferret), « Hurmic a un habitus bourgeois », relève Nordine Raymond, chef de file de La France insoumise (LFI) pour les municipales. Et ne fait plus peur à personne.
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