Cela fait longtemps que le Rassemblement national (RN) ne propose plus la sortie de la France de l’Union européenne (UE). Cette construction communautaire, que Marine Le Pen a comparée, le 9 juin, à un « un empire qui impose et opprime », elle veut désormais en transformer la nature, pour en faire une alliance des nations. « Avec nos alliés, qui représentent des millions d’électeurs, nous faisons avancer nos idées », a-t-elle affirmé sur France Inter, le 12 juin. Les déconvenues du Brexit sont passées par là et, comme le répète le premier ministre hongrois, Viktor Orban, les souverainistes veulent aujourd’hui « occuper Bruxelles » pour « changer l’Europe de l’intérieur ».
De ce point de vue, ils sont loin du compte. Car, au fil des crises – et elles ne manquent pas –, les Vingt-Sept choisissent souvent d’aller vers « davantage d’Europe », comme quand ils ont décidé d’un emprunt en commun historique pour faire face aux ravages économiques du Covid-19. Aujourd’hui, face à l’expansionnisme de la Russie de Vladimir Poutine et à la tentation isolationniste de Donald Trump, ils réfléchissent à une Europe de la défense. C’est laborieux, c’est long, mais le sens de l’histoire n’est pas celui de la désintégration.
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