Les Etats-Unis, c’est inéluctable, vont avoir une croissance très faible en 2025. Les politiques économiques suivies – hausse des droits de douane et restrictions à l’immigration – ont déjà des effets visibles sur les anticipations d’inflation. Elles ont grimpé jusqu’à 7 % sur un an, d’après l’enquête auprès des ménages américains du Conference Board, et jusqu’à 6,5 % d’après celle qu’a réalisée l’université du Michigan. Une perspective d’inflation forte est très défavorable pour la consommation des ménages américains, puisque aux Etats-Unis les salaires ne sont que très partiellement indexés sur les prix.
Pas étonnant, dans ces conditions, que la confiance des ménages américains sur la situation économique à six mois se soit effondrée, dans l’enquête du Conference Board, passant à un indice de confiance de 73, contre 85 à la fin de 2024. De plus, l’anticipation d’inflation est renforcée par la lutte menée contre l’immigration clandestine (alors même que, sous la présidence de Joe Biden, le solde migratoire net a atteint 1,5 million de personnes par an).
Cela entraîne un ralentissement de la consommation des ménages : sa croissance est tombée de 4 % en rythme annuel au quatrième trimestre 2024 à 1,8 % au premier trimestre 2025. Et celle de la production de biens, sur les mêmes périodes, est passée de 6,2 % à 0,5 %.
Retour en arrière
Il est probable que ces politiques qui nuisent à la croissance vont être assouplies. Déjà, les droits de douane sur les importations des Etats-Unis d’électronique et de pièces automobiles ont été supprimés ; quant aux droits sur les importations des Etats-Unis depuis la Chine, Donald Trump les a fait passer de 145 % à 30 %. Le recul de la popularité du président américain dans les sondages, mais aussi son incapacité à mener des politiques économiques favorables à l’économie américaine, devrait provoquer un retour en arrière.
Aux Etats-Unis, les immigrés sont en moyenne plus diplômés que les Américains natifs. Proportionnellement, ils créent près de deux fois plus d’entreprises. Les habitants nés à l’étranger représentent 14,3 % de la population, mais 23,6 % des entrepreneurs et 23,6 % des salariés dans la technologie, l’ingénierie et les sciences. Comme pour les droits de douane, la politique anti-immigration de Trump ne paraît pas tenable.
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