- Malgré de vives oppositions, la Tour Triangle devrait accueillir ses premiers occupants en 2026.
- Il s’agira alors du troisième plus haut bâtiment de Paris, derrière les tours Eiffel et Montparnasse.
- Des journalistes du JT de TF1 ont pu explorer l’impressionnant chantier.
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LE WE 20H
Pas moins de 180 mètres de hauteur, 90.000 mètres carrés de surface : dans un peu plus d’un an, la Tour Triangle sera visible à des kilomètres à la ronde. Pour l’heure, le chantier pharaonique se dresse au sud-ouest de Paris, dans le parc des expositions de la porte de Versailles. Pour rejoindre l’actuel sommet, situé au 26ᵉ étage, nos journalistes ont dû emprunter un monte-charge, puis un escalier temporaire. En haut, la vue sur la capitale est spectaculaire, comme le montre le reportage en tête d’article. À terme, la tour comptera 44 étages.
« En moyenne, on fait un nouvel étage toutes les semaines et demie »
, indique Jean Di Paolo, directeur exécutif de l’entreprise de construction en charge du projet. Comme la structure est triangulaire, chaque étage est plus rapide à construire que le précédent. Le chantier mobilise 500 ouvriers, du lundi au samedi, de 7h à 22h. Le tout sous la supervision d’une infirmière, une obligation légale : « Je fais tout ce qui est gestion des urgences, évacuation avec des pompiers, s’il y a besoin, toute la petite bobologie, quand ils se blessent mais que c’est bénin »
, témoigne Anne-Charlotte, dans le reportage de TF1 ci-dessus.
La troisième plus haute tour à Paris
La construction s’effectue selon des normes environnementales strictes, comme l’exige la loi. L’acier, par exemple, est majoritairement recyclé, tout comme les blocs de ciment, venus de Gironde. Les vitres qui sont en train d’être installées filtrent 90% de la chaleur du soleil, ce qui permettra, l’été, de limiter la facture de climatisation. Quant aux ascenseurs, ils vont fonctionner comme le moteur d’une voiture hybride : « À chaque fois que l’ascenseur va décélérer, il récupère de l’énergie »
, se réjouit Mourad Akl, le directeur général du projet.
La livraison est prévue pour dans un an et demi. La Tour Triangle deviendra alors le troisième plus haut bâtiment de Paris, derrière la Tour Eiffel, la Tour Montparnasse, et ex æquo avec une des Tours Duo. Le bâtiment comptera 70.000 mètres carrés de bureaux, de quoi accueillir jusqu’à 6000 travailleurs. Il y aura aussi un hôtel quatre étoiles, ainsi que des commerces et des services : « Une crèche de 60 berceaux, c’est le plus grand format disponible, et un centre de santé de 500 mètres carrés environ, qui sera destiné à accueillir de la médecine généraliste »
, précise Mourad Akl.
« Ça fait cher la plaisanterie »
Ce projet à 700 millions d’euros, financé par des acteurs privés, ne fait pourtant pas que des heureux : depuis 14 ans, un collectif s’efforce sans succès d’empêcher sa réalisation. L’une des questions soulevée est la durée de vie d’un tel ensemble : « On se fait plaisir en construisant une tour, ça peut être un élu qui veut laisser sa patte ou une société qui a besoin d’un totem, mais in fine, ça fait cher la plaisanterie »
, grince Olivier Rigaud, cofondateur du collectif contre la Tour Triangle. Ce dernier prévient : « Il faudra trouver des solutions pour qu’il y ait encore des locataires dans 80 ans pour l’entretenir, et si ce n’est pas le cas, elle va coûter très cher à la collectivité. »
Pour leur part, les concepteurs de la tour défendent un lieu capable de s’adapter et d’évoluer en fonction des besoins. « Demain, par exemple, un plateau de bureau pourra devenir un espace de coliving ou une école. Ce sont des éléments que nous avons intégrés dans la conception et dans la réalisation de ce projet »
, assure l’architecte Christoph Röttinger : selon lui, « la Tour Triangle, c’est comme un quartier de ville à la verticale, qui doit aussi se réinventer dans le temps et s’adapter aux besoins des gens. »