- Les pays de l’Otan se sont engagés à investir 5% de leur PIB en faveur de la défense et de la sécurité en 2035, à l’issue du sommet qui s’est tenu mardi et mercredi à La Haye, aux Pays-Bas.
- Depuis la guerre en Ukraine, la menace russe est surveillée de près, en particulier dans la zone de la mer Baltique.
- L’une des équipes de TF1 a pu exceptionnellement embarquer aux côtés des équipes de la Marine nationale lors d’une mission de renseignement.
L’Atlantique 2 est sur le tarmac, prêt à décoller. L’avion va s’envoler pour une mission de renseignement de plusieurs heures en mer Baltique. À 30 mètres au-dessus de la mer, les Français sécurisent l’exercice de l’Otan, l’un des plus grands en mer. Seize pays y participent avec 40 navires, dont les Allemands et les Américains. L’Atlantique 2 est un appareil qui date des années 80, et pourtant, il est équipé de tous les outils technologiques.
L’équipage est à l’affut, et la surveillance paye. « Tout ce qui peut être assimilé à un bâtiment militaire peut nous attirer, comme les radars militaires »
, explique à TF1 Philomène, enseigne de vaisseau de 1ʳᵉ classe et coordinateur tactique de l’opération « Baltops ». C’est ce qui se produit le jour du tournage, avec la détection d’un navire russe, muni de ballons radars et d’antennes. « On va essayer de récupérer le nom, toutes les informations, on va regarder tout ce qui se passe un peu sur le bateau, voir si on détecte une activité suspecte ou non »
, explique la spécialiste.
Le navire se rapproche des bateaux de l’Otan. « On sait que c’est un bâtiment qui est connu pour faire du renseignement, et il est russe. Ça va être transmis avec le système radio à la force qui est près de nous, pour leur dire que dans leur secteur, il y a un bateau russe »
, précise le premier maître Jordan, détecteur anti sous-marin de bord à la Marine nationale. Cela peut parfois aller plus loin : récemment, en mer Baltique, les Russes sont allés jusqu’à pointer des missiles sur l’avion, sans déclencher de tirs. Pour cette mission du jour, ça n’ira pas jusque-là.
Les militaires doivent donc se préparer à toutes les éventualités, la menace peut même être sous-marine. « On peut tout à fait imaginer, comme vous avez vu tout à l’heure avec le bâtiment russe venir faire du renseignement, que potentiellement sous l’eau, il peut y avoir
des sous-marins russes
qui écoutent aussi ce qui se passe »
, ajoute le premier maître Jordan.

Non loin, le maître principal Olivier, mécanicien de bord à la Marine nationale, prépare des bouées un peu spéciales. « Elle est composée de micros qui vont permettre d’écouter le bruit qu’il y a dans l’eau. Ça va pouvoir nous donner des distances par rapport à la bouée, par exemple avec un sous-marin »
, montre-t-il. Après le largage de la bouée en pleine mer, tout est analysé depuis l’avion. Il n’y a pas que les navires militaires qui sont surveillés : les bateaux commerciaux de plusieurs pays le sont aussi. « On est assez attentifs à tous les bâtiments de commerce,
notamment à la flotte fantôme
. On a des consignes avant de partir en vol pour surveiller ces bateaux-là »
, relate le lieutenant de vaisseau Antoine, commandant de bord à la Marine nationale.

La flotte fantôme rassemble les bateaux soupçonnés de transporter le pétrole russe sous pavillon étranger pour contourner les sanctions européennes, ou de participer à des missions de sabotage pour endommager les câbles sous-marin des pays de l’Otan. Cette flotte serait constituée d’environ 500 bateaux. L’entrainement des pays de l’Otan aura duré 15 jours. Mais les missions de surveillance de la mer Baltique continuent pour la France.