Accord des 27 pays membres de l’UE pour prolonger les sanctions contre la Russie
Les dirigeants des 27 pays membres de l’Union européenne (UE), réunis en sommet à Bruxelles, ont donné leur accord pour prolonger de six mois leurs sanctions contre la Russie, a annoncé, jeudi soir, le président du Conseil européen, Antonio Costa.
L’UE a déjà adopté 17 « paquets » de sanctions depuis l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février 2022. Ces sanctions doivent être renouvelées à l’unanimité des 27 tous les six mois, et la Hongrie, pays le plus proche de la Russie dans l’UE, menace régulièrement de s’y opposer. En janvier, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a maintenu le suspense jusqu’au bout, avant de donner son feu vert.
Les dirigeants de l’UE ont également discuté jeudi d’un 18e paquet de sanctions proposé il y a deux semaines par la Commission européenne. Des discussions « bien avancées », a affirmé Antonio Costa. Toutefois, selon des sources diplomatiques citées par l’Agence France-Presse, aucune décision n’a pu être prise en raison, cette fois, d’un veto de la Slovaquie. Le premier ministre slovaque, Robert Fico, utilise ce veto pour faire pression sur la Commission européenne afin qu’elle lui garantisse son approvisionnement en gaz, au moment où l’UE cherche à interrompre totalement ses importations de gaz russe d’ici 2027.
L’UE cherche à réduire les revenus pétroliers de la Russie et a proposé le 10 juin d’abaisser de 60 à 45 dollars le plafond du prix de vente du baril de pétrole russe, dans le cadre de ce 18e paquet de sanctions. Le prix du pétrole étant actuellement bien au-dessus des 60 dollars, ce nouveau seuil de 45 dollars ne devrait pas être retenu pour le moment.
Selon la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, le seuil de 60 dollars a permis de réduire de 30 % les revenus pétroliers de la Russie, essentiels au financement de sa guerre contre l’Ukraine. La Russie a cependant constitué une flotte « fantôme » de pétroliers pour contourner cette interdiction, estimée à plus de 500 navires, que l’UE a déjà prise pour cible.
Dans le cadre de ce 18e train de sanctions, l’Union veut ajouter 70 pétroliers « fantôme » à sa liste de navires déjà utilisés par Moscou, qui compte actuellement 342 noms. Les Européens veulent aussi étendre leurs sanctions aux produits raffinés issus du pétrole russe, qui continuent à être importés via certains pays tiers comme la Turquie.
L’UE envisage en outre d’ajouter 22 autres banques russes à sa liste d’institutions financières privées d’accès au marché international des capitaux via le système Swift. Elle veut aussi ajouter d’autres sociétés, y compris chinoises, à la liste noire de celles qui aident l’armée russe à contourner les sanctions déjà en place.