La Ligue des sociaux-démocrates (LSD), l’un des derniers partis d’opposition encore actifs à Hongkong après cinq années de répression politique menée par Pékin, a annoncé sa dissolution vendredi 27 juin. Le parti avait été fondé en 2006 et était considéré, à une époque, comme la faction radicale du mouvement prodémocratie local. Il était connu pour ses campagnes de rue turbulentes, souvent menées par l’activiste Leung Kwok-hung, surnommé « Cheveux longs », aujourd’hui emprisonné.
« L’année prochaine marquera le vingtième anniversaire de la Ligue des sociaux-démocrates. Cependant, nous ne survivrons pas jusqu’à ce jour et annoncerons notre dissolution », a déclaré le parti dans un message adressé aux journalistes, ajoutant que plus de détails seront communiqués samedi.
Le mouvement a toujours milité pour plus de démocratie à Hongkong et défendu des causes concernant les citoyens de base, critiquant les inégalités sociales et économiques dans une ville ayant l’un des plus importants écarts de richesse au monde. « Lorsque le système ne peut pas représenter fidèlement les demandes du peuple et devient un outil pour la classe dirigeante, nous devons nous appuyer sur un mouvement de masse hors du système pour mettre la pression sur ceux qui sont au pouvoir », explique la LSD sur son site Internet.
Procès pour atteinte à la sécurité nationale
A son apogée, le parti détenait trois sièges au Conseil législatif de Hongkong. Son déclin a commencé lorsque Pékin a imposé une loi de sécurité nationale à Hongkong en 2020, après des manifestations prodémocratie massives l’année précédente. La Chine et le pouvoir hongkongais ont affirmé que cette loi était nécessaire pour calmer les troubles politiques, mais de nombreux critiques assurent que le texte a permis d’étouffer les dissidents et de restreindre les droits des citoyens.
Membre du Conseil législatif de Hongkong de 2004 à 2017, Leung Kwok-hung avait été arrêté une première fois en 2021. Avec 44 autres militants prodémocratie, il a été condamné l’an dernier à six ans et neuf mois de prison, dans le plus grand procès organisé à Hongkong pour atteinte à la sécurité nationale, déclenchant une vague de protestations internationales.