Etre palestinien ouvre parfois à de drôles de dissonances. Cet après-midi de mai à Cannes, Arab Nasser, coréalisateur avec son frère Tarzan de Once Upon a Time in Gaza, évoque sur un bout de plage privatisée ce film aussi drôle que désespéré, sélectionné à Un certain regard, et la situation tragique de leurs proches restés là-bas, pendant qu’à quelques mètres des gens dansent sur une musique techno jouée à haut volume. Lui est tout à l’émotion d’avoir retrouvé un autre de leurs frères qu’ils n’avaient pas vu depuis des années et à sa colère contre les autorités israéliennes, le téléphone toujours à portée de main en attente de possibles terribles nouvelles.
Le film s’ouvre sur le discours prononcé début février par Donald Trump sur la bande de Gaza et la « riviera ». Pourquoi ce choix ?
C’était comme la cerise sur le gâteau. Après une si longue histoire de guerres et de massacres, d’exils et d’oppression, Trump arrive comme s’il voulait trouver une solution radicale, mais Gaza a été une riviera. Les Gazaouis subissent un des plus importants génocides de l’histoire moderne, on aurait pu penser qu’en tant qu’être humain Trump viendrait dire : « Arrêtez », mais il dit : « On les enlève tous ces Gazaouis et on fait une riviera à la place. » Avant le 7-Octobre, il aurait été facile de donner leurs droits aux Palestiniens, mais aucun président américain n’a vraiment essayé.
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