« Des céphalées, des vertiges, des irritations ORL et oculaires, des nausées et des douleurs abdominales. » Ces symptômes, confirmés par la préfecture de la Charente-Maritime, ont été ressentis à l’automne 2024 par des dizaines d’élèves, d’enseignants et par le personnel des établissements scolaires situés à proximité du chantier de dépollution d’une ancienne usine à gaz à La Rochelle. Dans le bâtiment aujourd’hui disparu de la porte Dauphine, proche du centre-ville, la Compagnie française d’éclairage et de chauffage par le gaz distillait, au milieu du XIXe siècle, du charbon pour produire le combustible fourni aux foyers rochelais. Gaz de France a poursuivi l’activité en 1946, avant le démantèlement du gazomètre et la démolition de la haute cheminée en 1961.
Même à l’abandon, le site, passé sous la coupe d’Enedis, a conservé dans son sous-sol les vestiges de cette industrie passée, dont l’association écologiste Robin des Bois, a rappelé le souvenir. Dans un communiqué publié le 2 février 2024 sur Internet, intitulé « Les gazofolies de La Rochelle », cette dernière mettait en garde, près de trente ans après avoir dressé un « inventaire des usines à gaz » en France en 1995, les autorités contre les risques liés à « un siècle de déchets qui dorment » sous terre. C’est-à-dire des « pollutions atmosphériques difficilement supportables par les populations », générées par l’excavation de goudron benzénique, un sous-produit de la distillation de la houille classé cancérogène.
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