« Nous avons un acheteur pour TikTok », a déclaré, dimanche 29 juin, Donald Trump dans une interview à la chaîne Fox News. « C’est un groupe de gens très riches », a ensuite affirmé dans le programme « Sunday Morning Futures » le président américain, affirmant qu’il en dirait davantage dans « environ deux semaines ». « Je pense que j’aurai probablement besoin de l’approbation de la Chine et je pense que le président Xi le fera probablement », a-t-il dit.
En vertu d’une loi votée au Congrès en 2024, le réseau social reste en effet sous le coup d’une interdiction aux Etats-Unis, si sa maison mère ByteDance n’en abandonne pas le contrôle sous deux cent soixante-dix jours. Des élus républicains comme démocrates disaient alors s’inquiéter de l’utilisation de données par la Chine ou d’une tentative d’influence de l’opinion publique américaine. Mais mi-juin, faute d’accord, Donald Trump avait repoussé une troisième fois la date butoir pour la vente du réseau social chinois, au 17 septembre, laissant de ce fait TikTok disponible pour ses plus de 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis.
Négociations mises à mal par les tensions commerciales
Selon plusieurs médias américains, un protocole avait été trouvé au début d’avril. Il prévoyait la séparation de TikTok US du groupe ByteDance, avec une recomposition du capital. Les parts détenues par des investisseurs non chinois passaient de 60 % à 80 %, ByteDance conservant les 20 % qu’elle possède actuellement. Le groupe informatique Oracle, qui héberge déjà les données de TikTok US sur ses serveurs américains, devait être à la manœuvre, accompagné, notamment, par le gestionnaire d’actifs Blackstone ou l’entrepreneur Michael Dell.
Mais l’annonce de droits de douane imposés par Donald Trump à ses partenaires commerciaux, avec un taux particulièrement élevé pour la Chine, a bloqué la transaction côté chinois. Après que les deux pays se sont entendus, au début du mois de juin, sur un « cadre général » pour normaliser leurs relations commerciales, la Chine a annoncé vendredi avoir « confirmé » avec les Etats-Unis ce cadre, assurant que Washington lèverait des restrictions à son encontre et que Pékin pourrait valider l’exportation de davantage d’articles soumis à contrôle, comme certains métaux stratégiques entrant dans la fabrication de technologies de pointe.
Mais loin de pâtir de cette crise géopolitique, le réseau social revendique toujours 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, dont 7,5 millions de comptes d’entreprise, des grands groupes aux PME. Selon le site spécialisé Appfigures, le réseau social est la deuxième application la plus téléchargée aux Etats-Unis, derrière ChatGPT, sur les téléphones Android.
