Martin Hendel est enseignant-chercheur au sein de l’équipe Climat et énergie en milieu urbain de l’Université de Paris. Ses recherches portent sur l’adaptation des villes au réchauffement climatique, en particulier aux canicules. Il travaille notamment avec la mairie de Paris sur les stratégies globales de rafraîchissement urbain et la conception d’îlots de fraîcheur.
Plus de 1 900 écoles étaient fermées, mardi 1er juillet, pour cause de canicule. Comment adapter les bâtiments scolaires au réchauffement climatique ?
Nous allons vers un avenir où les vagues de canicule seront communes en juin et en septembre. L’adaptation des écoles aux fortes chaleurs est donc un impératif. Et l’effort actuel n’est clairement pas à la hauteur de l’enjeu. Dans une enquête de 2023, le cabinet de conseil EcoAct a évalué à 7 138 le nombre d’écoles maternelles exposées d’ici à 2030 à des vagues de chaleur supérieures à 35 °C. Celles des Bouches-du-Rhône, de la Gironde, de Paris et de la Seine-Saint-Denis sont principalement exposées.
Selon la même enquête, seuls 10 % du parc des écoles publiques ont fait l’objet d’une rénovation thermique, unique façon de traiter à la fois les besoins de fraîcheur en été et de chaleur en hiver. L’adaptation de ces bâtiments ne passe pas forcément par la mise en place de climatiseurs dans les classes, comme on l’entend parfois aujourd’hui. Nos enfants ont besoin d’un plan Marshall de rénovation énergétique globale de leurs écoles. Il serait bien dommage de freiner encore cette rénovation globale du bâti scolaire au nom d’un « plan clim » ponctuel.
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