Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a gracié 16 prisonniers, ont annoncé, mercredi 2 juillet, ses services, plus d’une semaine après la libération surprise de plusieurs personnes, dont l’opposant Sergueï Tsikhanovski.
« Les demandes de grâce de 16 prisonniers ayant commis des crimes différents, y compris extrémistes, ont été satisfaites par le président biélorusse », précise le communiqué de la présidence. Parmi les personnes graciées, qui « se sont toutes repenties », figurent « huit femmes et huit hommes », selon la même source. Trois d’entre eux ont plus de 50 ans, deux souffrent de maladies chroniques et un est handicapé, poursuit le communiqué, sans plus de précisions.
Améliorer son image
Grand allié de Moscou et visé par des sanctions occidentales, Alexandre Loukachenko, âgé de 70 ans dont trente passés au pouvoir, cherche ces derniers mois à améliorer son image. Il a multiplié récemment les grâces de prisonniers.
Sergueï Tsikhanovski, mari de la figure de l’opposition biélorusse en exil, Svetlana Tsikhanovskaïa, a ainsi été libéré de prison fin juin avec 13 autres personnes, une décision inattendue prise « à la demande » du président américain, Donald Trump, selon M. Loukachenko.
Blogueur anticorruption, M. Tsikhanovski, 46 ans, avait été incarcéré en mai 2020, quelques semaines avant l’élection présidentielle d’août, lors de laquelle où il voulait affronter l’autoritaire président au pouvoir depuis 1994. M. Loukachenko avait finalement remporté l’élection.
Dans la foulée, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers le pays pendant des semaines pour dénoncer des fraudes électorales, ces protestations ayant été matées à coups d’arrestations par milliers, de tortures et de condamnations. Des dizaines de milliers de personnes ont également fui à l’étranger, notamment en Pologne voisine.