Sous l’effet de ce que les scientifiques appellent un « dôme de chaleur », plus de 2 200 établissements scolaires ont fermé, mardi 1er juillet en France, et tant d’autres incitent les parents à garder leurs enfants à domicile. Cela ne surprend pas celles et ceux qui écoutent les prévisions nuancées des scientifiques du climat depuis plusieurs décennies. Qu’attend-on pour s’adapter alors que plus de 80 % de la population française subit des canicules désormais régulières, en vivant en ville ?
Nos équipements publics sont les tristes symboles de l’incapacité de notre cadre bâti à nous abriter dans la nouvelle donne climatique. On ne peut plus danser dans les conservatoires, faire cours dans les établissements scolaires ou travailler dans les bureaux. Les ventilateurs distribués par les mairies et les tuyaux percés qui parcourent ces jours-ci les cours d’école sont des emplâtres sur des jambes de bois.
Toutes les actions individuelles et collectives à entreprendre sont pourtant précisément énoncées dans les rapports successifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, répétées par les expertes et experts du Haut Conseil pour le climat, et censées être orchestrées par le Secrétariat général à la planification écologique. Mais force est de constater que la transition patine. Nos politiques publiques demeurent impuissantes à tous les niveaux d’action requis.
D’autres modèles de propriété
Le logement, d’abord. Il faut isoler les habitations, et tout d’abord les 7,2 millions de logements recensés comme passoires thermiques par l’Observatoire national de la rénovation énergétique. Ils abritent les populations les plus vulnérables, les premières touchées par le dérèglement climatique. La France est bien dotée en procédures d’accompagnement des propriétaires : opération programmée d’amélioration de l’habitat, programme opérationnel de prévention et d’accompagnement des copropriétés, France Rénov’ (sauf en ce moment)… Mais les procédures sont longues et peu coercitives.
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