- Un député La France insoumise assure que la climatisation génère 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
- C’est bien l’estimation retenue par l’ONU, mais cela concerne l’ensemble du « secteur du refroidissement ».
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Initiatives environnementales
En ces journées où le thermostat atteint des niveaux records, il parait difficile de trouver des solutions pour se rafraichir efficacement… Et la climatisation vient alors vite à l’esprit. Mais selon un député La France insoumise, elle contribuerait en réalité à la répétition de ces températures extrêmes, en ayant sa part de responsabilité dans le changement climatique. « La climatisation occasionne près de 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit près de 3 fois plus que le transport aérien »,
affirme Rodrigo Arenas dans un tweet (nouvelle fenêtre) datant du 20 juin, mais repris ces derniers jours avec la canicule.
Et pour cause, le recours à la climatisation est un véritable défi pour les années à venir. De plus en plus de particuliers se dotent de cet équipement qui sauve des vies, pour se prémunir des fortes chaleurs. L’Organisation des Nations Unies (ONU) prévoit même (nouvelle fenêtre) une « capacité installée des équipements de refroidissement dans le monde (qui) triplera d’ici à 2050 »
, ce qui comprend les climatiseurs et les réfrigérateurs. Mais cet usage contribue bien au changement climatique, qui entraine notamment une hausse des températures. Le choix devient cornélien : comment refroidir l’air, sans participer directement à l’effet de serre ?
« Plus on refroidit, plus on réchauffe la planète »
D’abord, l’utilisation de la climatisation reste inégale dans le monde : elle varie selon la situation géographique, les conditions climatiques de la région, et bien entendu le niveau de vie. Par exemple, « la consommation mondiale d’électricité dans les bâtiments a augmenté de plus de 600 TWh (5 %) en 2024 »,
selon un bilan (nouvelle fenêtre) de l’Agence internationale de l’énergie. « Parmi les principaux moteurs de cette croissance, on peut citer la demande croissante de climatisation, soutenue par de graves vagues de chaleur dans des pays comme la Chine et l’Inde. »
Mais à l’échelle mondiale, cette pratique est-elle responsable de 7% des émissions de gaz à effet de serre ?
En 2023, l’ONU souligne (nouvelle fenêtre) que « le secteur du refroidissement est responsable à lui seul de plus de 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre »
. Cela inclut donc la climatisation et la réfrigération. Dans un entretien (nouvelle fenêtre), le chef du service Énergie et climat du Programme des Nations unies pour l’environnement alerte d’ailleurs sur le fait que « si rien ne change, les émissions dues à la réfrigération et à la climatisation devraient doubler d’ici à 2030 et tripler d’ici à 2050 ».
Il résume alors : « À l’heure actuelle, plus nous refroidissons, plus nous réchauffons la planète ».
Les fluides frigorigènes en cause
En France, un quart des ménages possédait une climatisation en 2020, selon l’Ademe (nouvelle fenêtre) (Agence de la transition écologique), et 40% des surfaces du secteur tertiaire en étaient pourvues. Cette année-là, la climatisation était « responsable de près de 5% des émissions d’équivalent CO2 du secteur bâtiment ».
En réalité, les climatiseurs émettent des gaz à effet de serre par différents moyens, comme le détaille l’Ademe dans un dossier de 2021 (nouvelle fenêtre) : par « la consommation énergétique associée au fonctionnement des équipements »,
par « les émissions induites en provenance des systèmes énergétiques électriques et gaziers »,
et enfin par « les émissions associées à la dispersion des fluides frigorifiques dans l’atmosphère ».
Ce sont ces fluides frigorigènes, présents dans les équipements, qui sont les plus émetteurs. Ils le sont d’ailleurs « en fabrication, en maintenance, sous forme de fuites pendant la durée d’utilisation et en fin de vie »
des climatiseurs. L’Ademe estime que c’est « l’équivalent de 4,4 millions de tonnes de CO2 qui sont émises annuellement par la climatisation en France »
, dont 3,5 millions de tonnes rien que pour les fluides frigorigènes. Les 0,9 million de tonnes restant sont attribués à la consommation énergétique de la climatisation.
En modernisant les équipements, les autorités espèrent « réduire par 5 les émissions globales de gaz à effet de serre provenant des fluides frigorigènes »
d’ici à 2030 (voir schéma, ci-dessus). En attendant, l’Ademe recommande une « utilisation plus raisonnée »
de la climatisation, en faisant « entretenir son matériel par un professionnel »
ou en « choisissant bien son système de climatisation ».
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