LETTRE DE CASABLANCA
Le Maroc a les yeux rivés sur la Coupe du monde de football 2030, qu’il accueillera, aux côtés de l’Espagne et du Portugal, mais, à en croire la presse du royaume, le principal défi n’est pas d’agrandir des stades, des routes ou des aéroports. Non, le chantier le plus important est celui de la lutte contre l’incivisme, phénomène aussi visible que les grues géantes qui s’élèvent dans les villes marocaines hôtes de l’événement.
C’est ce qu’affirment en chœur, depuis un mois, les journaux du pays, qui appellent à combattre ce « fléau », alors qu’un récent sondage met en lumière la crainte qui gagne l’opinion à mesure qu’approchent les mois de juin et juillet 2030, durant lesquels jusqu’à deux millions de personnes pourraient se rendre au Maroc.
Publiée le 28 mai, l’enquête du Centre marocain pour la citoyenneté, à laquelle ont participé un millier de personnes, a effectivement de quoi inquiéter. A en croire ses résultats, le sentiment d’incivisme est partout : envers les femmes et les touristes, aussi bien que sur les routes, dans les espaces verts et les lieux publics. Les chiffres sont éloquents. Plus de 80 % des sondés dénoncent le manque de propreté des rues, et presque autant alertent sur les arnaques qui frappent les visiteurs de passage. Près des trois quarts déplorent également le harcèlement envers les femmes, quand 60 % s’alarment de la conduite dangereuse des automobilistes.
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