- Le directeur général de la DGSE, Nicolas Lerner, était ce mardi 8 juillet l’invité exceptionnel de Darius Rochebin sur LCI.
- Extrêmement rare dans les médias, le patron des espions français a confirmé maintenir le contact avec son homologue russe, malgré la guerre en Ukraine.
- Il a également affirmé entretenir des « relations d’échange » avec les responsables du renseignement extérieur algérien.
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Ukraine : 4ᵉ année de guerre
Un entretien exceptionnel. Le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), Nicolas Lerner, a accordé une rare interview à Darius Rochebin, ce mardi 8 juillet, sur LCI. Le patron des services de renseignement français est revenu, durant une heure d’échange, sur les principales menaces qui pèsent sur la France. « Nous parlons avec la quasi-totalité des services de sécurité du monde
« , affirme-t-il. « Il y a un domaine qui ne souffre pratiquement pas d’exception, dans lequel on n’est pas dans une logique de donnant-donnant, c’est le terrorisme islamiste.
«
La Russie, « une menace existentielle pour l’Europe »
Concernant les rapports entretenus avec Moscou, le responsable assure que les canaux de communication avec la Russie « ne sont pas rompus
« . « Lorsque les canaux diplomatiques étaient fermés, (…) j’ai eu l’occasion, à plusieurs reprises, de m’entretenir avec Sergueï Narychkine (le patron des services de renseignement russes, ndlr)
« , a précisé Nicolas Lerner. Et ce, « encore récemment
« , ajoute-t-il, en dépit de la poursuite de la guerre menée par les troupes du Kremlin en Ukraine.
« La Russie pose une menace existentielle à moyen et long terme pour l’Europe, pour nos démocraties, pour nos valeurs
« , a toutefois rappelé le haut fonctionnaire. La France a d’ailleurs procédé à des sanctions contre des agents pilotés par Moscou. « Avant le début de la guerre en Ukraine, c’était près de 80 agents qui étaient présents sur le territoire national. Près de 50 ont été expulsés
« , explique Nicolas Lerner.
« Des relations d’échange avec mes homologues algériens »
Autre dossier abordé lors de ce dense entretien : les liens entre Paris et Alger. Le regain de tension entre les deux nations, marqué par la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie, n’a là non plus pas débouché sur un arrêt de la coopération en matière de renseignement. « J’entretiens des relations d’échange avec mes homologues algériens et c’est important dans le contexte que connaissent actuellement nos deux pays
« , affirme Nicolas Lerner.
🔴 France/Algérie : « Nous parlons avec la quasi-totalité des services de sécurité du monde (…) j’entretiens des échanges avec mes homologues algériens, ce qui est important dans le contexte actuel » affirme Nicolas Lerner, directeur général de la DGSE ▶️ @DariusRochebin pic.twitter.com/1Zbp1QcLri — LCI (@LCI) July 8, 2025
Sur la question du terrorisme islamiste en particulier, « l’échange d’informations existe
« , a-t-il exposé, tout en reconnaissant que la qualité d’échange n’était plus la même qu’auparavant entre la France et l’Algérie. « Il y a des pays avec lesquels on a aujourd’hui une coopération extrêmement dense, opérationnelle. C’est moins le cas avec l’Algérie que ça a pu être par le passé
. »