La droite a voté avec le Rassemblement national, le 19 juin, à l’Assemblée nationale, un moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque. Un mauvais signal, non seulement pour l’écologie, mais aussi pour la refondation que Bruno Retailleau [président du parti Les Républicains depuis le 18 mai et ministre de l’intérieur] promet à notre famille politique. Comment espérer reconquérir électeurs et militants, particulièrement chez les jeunes, si nous tournons le dos à l’un des défis majeurs du siècle ?
Pour la génération dont je fais partie, née avec le nouveau millénaire, la question climatique n’est pas un supplément d’âme : nous avons grandi avec les problématiques environnementales et aspirons à défendre un monde meilleur. C’est donc une des clés de la crédibilité face à une jeunesse qui n’attend plus.
La droite peut porter un message à ce propos. Nous parlons ici de protéger notre patrimoine, notre souveraineté, nos paysages. Il s’agit de faire de la transition énergétique un levier de relocalisation, de réindustrialisation et de prospérité dans nos territoires. La droite ne peut se satisfaire de dire seulement non : elle doit dire comment, où et pourquoi. Sinon, elle fait fausse route.
La transition énergétique n’est pas une simple option. D’après RTE, le gestionnaire du réseau public d’électricité, la consommation d’électricité pourrait croître de 35 % d’ici à 2050 par rapport à 2022. L’intelligence artificielle, la multiplication des data centers, le passage massif à la voiture électrique et les pics de chaleur réclameront en effet, entre autres, toujours plus d’électricité.
Enjeu d’indépendance
Bruno Retailleau lui-même le rappelait dans son livre Aurons-nous encore de la lumière en hiver ? Pour une écologie du réel (L’Observatoire, 2021) : la clé réside dans le mix énergétique. Miser seulement sur le nucléaire, c’est ignorer l’urgence. Un réacteur met au moins quinze ans à sortir de terre ; un champ photovoltaïque ou une éolienne terrestre, seulement deux à cinq ans. Il faut ici raisonner en termes de complémentarité, non d’opposition.
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