- Le chanteur canadien publie le septième album de sa carrière ce vendredi, sans promo préalable.
- Son premier depuis la naissance de son fils et plusieurs semaines de mystère sur sa santé mentale.
- Pas franchement mémorable, cette collection de 21 titres donne le sentiment que son auteur cherche un second souffle.
En le voyant danser, hagard et torse nu, sur des images « volées » dans les travées du festival Coachella fin avril, les fans de Justin Bieber ont craint le pire. L’ex-enfant chanteur canadien, désormais trentenaire, aurait-il été rattrapé par les vieux démons qui ont failli briser son ascension précoce, au lieu de pouponner, comme tout jeune papa qui se respecte ? D’autres se sont inquiétés de sa proximité récente avec Judah Smith, un pasteur aux méthodes troubles qui prospère en séduisant des célébrités comme l’acteur Chris Pratt et la famille Kardashian, profitant de leurs abonnés sur Instagram pour capter de nouveaux fidèles.
Après des semaines de spéculations, ponctuées par une série de publications cryptiques inquiétantes sur les réseaux sociaux, c’est sur le terrain musical que Justin Bieber fait son retour avec Swag
, un album mis en ligne ce vendredi 11 juillet sans promo préalable, comme c’est devenu la norme pour bien des superstars de son envergure. Cette collection de 21 titres s’ouvre sur un air d’orgue d’église avec « All I Can Take » (« Tout ce que je peux supporter » en VF), un pop song qui sonne comme la confession d’une pop star épuisée par son moi tourmenté. Et pas franchement inspirée, avouons-le tout de suite.
Un blockbuster au goût d’inachevé
Swag
est le premier opus de Justin Bieber depuis Justice, en 2021, un disque ambitieux pour lequel il s’était lancé l’année suivante dans une tournée mondiale, brutalement interrompue à mi-chemin lorsque le chanteur avait révélé souffrir du syndrome de Ramsay Hunt, un trouble neurologique qui lui avait paralysé une partie du visage. Depuis, il s’est focalisé sur sa vie privée, avec une forme de stabilité enfin acquise auprès du mannequin Hailey Baldwin, épousée en 2018. L’été dernier, la jeune femme a donné naissance à leur premier enfant, le petit Jack Blues. L’heure de se remettre au boulot, enfin ?
D’après The Hollywood Reporter
, Justin Bieber aurait convoqué une armada de compositeurs et de producteurs pour l’aider à mettre au monde son nouvel opus, multipliant les sessions de travail entre sa villa de de Los Angeles et un bref séjour en Islande au printemps. Curieusement, à l’opposé des superproductions hyper léchées de Beyoncé ou Taylor Swift, une première écoute donne l’impression d’un projet un brin foutraque et inachevé à l’image de ce « Glory Voice Memo » qui, comme son titre l’indique, témoigne d’une inspiration soudaine, saupoudrée de trois accords de guitare.
Entre pop planante (« Butterflies »), ballade acoustique (« Things You Do ») et revival R’n’B (« Go Baby »), ce cru 2025 est l’œuvre d’un chanteur qui cherche moins le refrain qui tue – et fait vendre disques — qu’à exprimer son humeur du moment, quitte à perdre l’auditeur en cours de route. Hasard ou pas, l’avant-dernière piste s’intitule « Too Long » et résume un peu le sentiment qu’on éprouve à l’issue de ce marathon musical sans grand relief. Elle précède « Forgiveness », un gospel sur lequel « JB » cède le micro à Marvin Winans, un révérend célèbre pour avoir prononcé l’éloge funèbre lors des funérailles de Whitney Houston. Malaise.