Rêver Paris et ses alentours comme un immense terrain de jeu, métamorphoser d’un coup de baguette magique ses places, ses monuments et ses parcs en scènes de spectacle accélère le palpitant du festival Paris l’été. Depuis sa création, en 1990, la manifestation estivale, dont le leitmotiv était et reste de réjouir les Franciliens demeurant chez eux, a investi un nombre considérable d’espaces en plein air de tous les genres et tous les formats, pour y planter les tréteaux de performances rimant presque avec vacances.
Les images et les souvenirs de spectacles propulsés dans des écrins inaccoutumés se bousculent dans la mémoire. Déstabilisant pour le meilleur le propos artistique et le regard du public, ces propositions se risquaient à abandonner la sécurité de la boîte noire illusionniste pour affronter la crudité instable de l’extérieur. Sous la direction de Patrice Martinet, de 1990 à 2016, la cour d’honneur des Invalides, en 2011, majora l’impact de la pièce Empty Moves I et II, du chorégraphe Angelin Preljocaj ; les Arènes de Lutèce, en 2012, basculèrent dans un drôle de chantier avec la performance Transports exceptionnels, dialogue d’un homme et d’une pelleteuse conçu par Dominique Boivin.
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