- Unique en Europe, l’Airbus A310 Zero G de l’entreprise tricolore Novespace permet de recréer les conditions de l’apesanteur.
- Si ces vols sont surtout destinés à la recherche scientifique, ils sont parfois ouverts au grand public.
- Prix du billet : 7.500 euros.
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14 Juillet : le défilé
Flotter en l’air et ressentir brièvement, pendant quelques secondes, les sensations de l’impesanteur comme si vous étiez un astronaute à bord de la Station spatiale internationale, perché à 400 kilomètres au-dessus du plancher des vaches. C’est l’expérience, pour le moins vertigineuse, qu’a vécu Anne-Claire Coudray, la présentatrice du 20h de TF1, en montant à bord d’un Airbus A310 Zero G, à l’occasion d’un reportage inédit (nouvelle fenêtre) diffusé sur la première chaîne pour les célébrations du 14-Juillet. Un vol à fortes sensations, dont le décollage s’effectue depuis la base aérienne de Bordeaux-Mérignac (Gironde).
Unique en Europe, l’appareil de Novespace, une filiale du Centre national d’études spatiales (Cnes) a été adapté pour effectuer des vols paraboliques afin de recréer les conditions de l’apesanteur. Au large des côtes françaises, à une altitude d’environ 6.000 mètres au-dessus de l’Atlantique, l’appareil effectue une vingtaine de paraboles, qui se succèdent toutes les trois minutes. Inventée dans les années 1950, cette manœuvre aérienne, dite manœuvre parabolique, reproduit de courtes périodes d’apesanteur. Les premiers appareils effectuant ces vols paraboliques en gravité zéro (ou Zero G) étaient des avions de chasse et des avions biplaces d’entraînement. Mais aujourd’hui, des avions plus gros sont utilisés pour effectuer ces vols en apesanteur.
Des montagnes russes en haute altitude
L’avion doit suivre une trajectoire bien précise, une manœuvre complexe qui requiert la présence à bord de trois pilotes, tous très expérimentés, au rang desquels figure, notamment, l’astronaute Thomas Pesquet (nouvelle fenêtre). Dans la cabine de pilotage, chacun a un rôle bien précis. L’un commande le tangage (avec le cabré suivi du piqué), un autre contrôle le roulis (pour garder l’appareil sur son assiette) et un troisième manœuvre la commande des gaz et surveille les instruments de bord. Pour recréer les conditions de l’apesanteur, l’avion est poussé à sa puissance quasi maximale avant d’effectuer un cabré, en faisant monter l’avion à 50 degrés.
La manœuvre, dans cette phase dite d’hypergravité, où on pèse deux fois son poids, a pour effet de figer tous les mouvements. Elle dure environ 20 secondes. Puis vient l’injection, où l’appareil est en chute libre. Derrière la cabine de pilotage, dans l’espace de vol libre ceinturé de filets de 100 mètres carrés, l’absence de gravité permet aux participants de se glisser dans la peau d’un astronaute, l’espace d’un court instant. L’appareil reprend ensuite une trajectoire horizontale, et ainsi de suite. Comme sur des montagnes russes, la gravité est abolie à chaque parabole pendant environ 22 secondes, soit dix minutes au total en impesanteur sur l’ensemble de la durée du vol, selon le site internet (nouvelle fenêtre) de Novespace.

Prix du billet pour un vol Zero G : 7.500 euros
L’Airbus A310 Zero G ne reproduit pas à l’identique l’expérience que vivent les astronautes à bord de l’ISS. La durée d’apesanteur offerte y est moins grande. Et la microgravité est de moins bonne qualité, même si la dextérité des pilotes leur permet de fournir précisément une gravité partielle, qui se rapproche de l’environnement martien, qui est le tiers de celle sur Terre, pour rappel. L’avion de l’entreprise Novespace permet d’embarquer du matériel scientifique et les chercheurs eux-mêmes, leur permettant de tester le fonctionnement des appareils ou de mener des expériences dans les conditions les plus proches possibles.
Si ces vols sont surtout destinés à la recherche scientifique, ils sont parfois ouverts au grand public, contribuant ainsi à environ 10% du budget de Novespace. Le prix du billet pour faire l’expérience euphorique de l’apesanteur à bord d’un avion Zero G est de 7.500 euros, précise l’entreprise sur son site internet (nouvelle fenêtre).
L’Airbus A310 Zero G n’a que deux équivalents dans le monde, en Russie et aux États-Unis. Depuis sa création, en 1986, l’entreprise a effectué plus de 200 campagnes de vol, embarquant plus de 12.000 passagers.