« Je n’ai pas signé pour faire du bénévolat » : sacrifier un jour férié, une piste pour augmenter le budget de la défense ?

• Emmanuel Macron plaide pour une augmentation significative du budget de la défense d’ici à 2027.
• Pour la financer, plusieurs pistes existent, dont celle de travailler un jour férié.
• Une idée qui ne plaît pas à tout le monde.

En soi, travailler un jour férié, cela ne pose pas de problème à Léo Bertrand. En tant que serveur d’une grande brasserie de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), il a l’habitude. « On est ouverts 365 jours dans l’année, tous les jours fériés, sans exception. Noël, Nouvel An, on est également ouverts », explique-t-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article. La preuve, aujourd’hui, 14 juillet 2025, il est au travail. Sauf que là, il s’agirait de le faire sans être payé. « Moi, je n’ai pas signé un contrat pour faire du bénévolat », rappelle le jeune homme, « après, venir le faire quelques fois, oui, moi, ça ne me dérange pas ». 

C’est sûr que c’est dur de savoir qu’on travaille une journée en plus gratuitement

Andy Bouchez, boulanger à Sainte-Maxime

Car le dispositif existe déjà, c’est la journée de solidarité pour les personnes âgées, le lundi de Pentecôte. Ce jour-là, chaque année, l’employeur ne paie pas son salarié. À la place, il verse une cotisation à l’État. Cette fois, il faut trouver 3,5 milliards d’euros pour le budget de la Défense. Et c’est précisément ce que rapporterait une deuxième journée travaillée bénévolement.

Pour le boulanger de Sainte-Maxime (Var) rencontré par notre équipe, debout à deux heures du matin pour faire son pain, ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle. « C’est sûr que c’est dur de savoir qu’on travaille une journée en plus gratuitement. Ça va mal passer à un moment, je pense. Pour les gens qui bossent beaucoup, surtout », estime Andy Bouchez au micro de TF1. 

Que ce boulanger se rassure, pour l’instant ce n’est qu’une hypothèse, mais imaginons. En France, nous disposons de 11 jours fériés nationaux. La journée de solidarité occupant déjà le lundi de Pentecôte, il reste donc 10 dates parmi lesquelles choisir. Pour la plupart des passants que nous avons interrogés, le mois de mai semble propice, avec sa succession de jours fériés et de ponts. Avec une préférence pour le 8 mai, qui commémore la fin de la Seconde Guerre mondiale. Si cette solution est retenue pour financer le budget militaire, ce sera la question à régler prioritairement : quel jour férié devrons-nous sacrifier ?