- Après « La Pat’ Patrouille », Sofia Essaïdi prête à nouveau sa voix un héros culte de l’enfance au cinéma ce mercredi 16 juillet.
- « Quand j’ai su que je passais derrière Rihanna, j’ai eu un petit stress », nous glisse en souriant l’actrice française qui fait chanter le personnage de la Schtroumpfette dans un film évoquant la quête de soi.
- L’occasion pour elle de revenir en détail sur sa propre difficulté à trouver sa place en tant que chanteuse après la « Star Academy » il y a plus de 20 ans.
L’entendre chanter s’est fait bien trop rare. Il y a deux ans, Sofia Essaïdi reprenait « Autumn Leaves », popularisée par Nat King Cole, en compagnie du trompettiste Ibrahim Maalouf. Un retour à la musique discret pour celle qui est aujourd’hui une comédienne accomplie. C’est au cinéma qu’elle donne à nouveau de la voix dès ce mercredi 16 juillet dans Les Schtroumpfs
, nouveau film inspiré du monde créé par le dessinateur Peyo. « Je rêvais de faire du doublage depuis un moment, mais je rêvais de faire du doublage et de chanter »
, nous dit-elle à la fin juin.
L’ancienne demi-finaliste de la « Star Academy » succède à la superstar Rihanna qui double la Schtroumpfette dans la version originale, avec une chanson inédite à la clé. Quand le Grand Schtroumpf (Gérard Hernandez) est kidnappé par Razamel (François Damiens), plus diabolique encore que son frère Gargamel, la seule femme du royaume des Schtroumpfs organise la mission dans le monde réel pour le sauver. À ses côtés ? Un tendre petit bonhomme bleu appelé Schtroumpf Sans Nom (Jérôme Commandeur), qui ne sait absolument plus où il en est. « J’ai vécu ça. Je me suis posée plein de questions, je n’avais pas confiance. Je pense que c’est pour ça que leur relation me touche autant »
, nous raconte Sofia Essaïdi avant de nous confier les doutes qui l’ont traversée, notamment concernant sa carrière de chanteuse.
Le doublage, c’est un shot liberté (…). C’est hyper jouissif d’abord puis très libérateur
Le doublage, c’est un shot liberté (…). C’est hyper jouissif d’abord puis très libérateur
Sofia Essaïdi
Rihanna dit de la Schtroumpfette : « Elle est impertinente comme moi. Elle est autoritaire comme moi et elle aime les défis. Elle n’a peur de rien, donc je m’identifie vraiment à elle »
. C’est une description que vous partagez ?
Oui, mais elle n’est pas complète ! La Schtroumpfette est aussi extrêmement bienveillante. Elle n’hésite pas à tendre la main pour aider les autres et notamment son meilleur ami, le Schtroumpf Sans Nom qui est dans une crise existentielle terrible. Elle a beaucoup de tempérament, elle prend des décisions et ça, c’est vraiment un truc que j’adore. Et en plus, elle est très drôle. Elle a vraiment tout cette Schtroumpfette !
Et en plus, elle chante !
Ça, c’est pas mal ! C’est aussi une des choses qui m’ont donné envie de participer à ce projet. Je rêvais de faire du doublage depuis un moment, mais je rêvais de faire du doublage et de chanter. J’étais un peu frustrée sur La Pat’ Patrouille
parce qu’il n’y avait pas de chanson. Et quand Paramount m’a appelée pour me dire que cette fois-ci, il y en avait une, j’étais vraiment ravie. Après, quand j’ai su que je passais derrière Rihanna, j’ai eu un petit stress et je me suis dit que ça n’allait pas être facile, mais ça s’est très bien passé.
Avant la Schtroumpfette, il y a donc eu Victoria Vance dans La Pat’ Patrouille
. Est-ce que cette précédente expérience de doublage vous a permis d’arriver plus détendue en studio pour les Schtroumpfs ?
Je n’étais plus dans l’inconnu et c’était assez frais. Mais c’était complètement différent de La Pat’ Patrouille
. Ça m’a permis d’aller chercher autre chose. Le doublage, c’est un shot liberté. Il n’y a pas de limites alors que quand on est acteur, on peut être soumis à certaines de nos peurs qui nous empêchent d’être totalement libres. Pour un film d’animation, on va toujours un petit peu plus loin. C’est hyper jouissif d’abord puis très libérateur. C’est peut-être pour ça aussi que j’aime autant cet exercice.
On a tous des souvenirs liés aux héros de Peyo. Rihanna raconte qu’elle regardait la série animée tous les matins avant d’aller à l’école. Quel est votre souvenir le plus schtroumpf avec les Schtroumpfs ?
C’est une photo de moi que j’ai retrouvée cet hiver et qui m’a beaucoup émue. Je suis toute petite et je suis en train d’enlacer avec amour un doudou Schtroumpf. Je trouve ça assez drôle de me dire qu’ils m’accompagnaient même la nuit ! Ils étaient là, tout le temps. Et il y a aussi ces petites choses là-bas (elle pointe une table du doigt, ndlr)
, ces bonbons qui m’ont accompagnée toute ma jeunesse et m’ont causé 14.000 caries. J’en ai mangé des kilotonnes ! Ce n’est pas tant la BD que le dessin animé qui m’a fait connaître cet univers.
J’étais malheureuse dans mon métier de chanteuse. J’avais du mal à trouver ma place et c’est pour ça que j’ai eu envie d’arrêter à un moment donné.
J’étais malheureuse dans mon métier de chanteuse. J’avais du mal à trouver ma place et c’est pour ça que j’ai eu envie d’arrêter à un moment donné.
Sofia Essaïdi
Gérard Hernandez, doubleur historique du Grand Schtroumpf, dit que les enfants sont des spectateurs de rêve. Mais est-ce que ce ne serait pas aussi les plus exigeants ?
C’est vrai qu’ils sont exigeants parce qu’ils n’ont pas de filtre et c’est formidable. Le film est très joyeux et hyper coloré, mais il va permettre de semer des petites graines chez les enfants autour de sujets vraiment importants, comme l’amitié ou la quête de soi. C’est l’un des aspects du film que je préfère. Ça me bouleverse de me dire que des enfants et des grands enfants n’ont pas l’impression d’être à leur place. On parle de cette fragilité qu’on peut avoir quand d’un coup, on ne sait plus ou pas qui on est et qu’on a l’impression de n’être rien. Ce film est là pour rappeler qu’on a le droit de se questionner et qu’on peut se trouver parce qu’on a déjà tout en nous. C’est un divertissement grand public, mais c’est un divertissement malin qui servira de piqure de rappel aux plus grands.
Cette thématique majeure du film est résumée dans cette réplique du Schtroumpf Sans Nom : « Je n’ai toujours pas trouvé mon Schtroumpf »
. Quand avez-vous su que vous aviez trouvé votre Schtroumpf et que vous vouliez être artiste ?
J’ai vraiment la chance d’avoir très vite eu une vocation. C’est presque un peu mystique, mais j’ai toujours su que je trouverais mon bonheur en tant qu’artiste. En revanche, j’ai aussi été le Schtroumpf Sans Nom dans ma vie. Même quand on trouve sa voie, on peut être perdu. Et j’ai vécu ça. Je me suis posée plein de questions, je n’avais pas confiance. Je pense que c’est pour ça que la relation entre la Schtroumpfette et le Schtroumpf Sans Nom me touche autant.
C’était avant ou après la « Star Academy » ?
C’était après, bien sûr. J’ai vraiment traversé une crise existentielle. Je n’avais pas l’impression d’être à ma juste place. Ce genre de moments de doute m’a permis de commencer un travail sur moi, à la fois personnel et thérapeutique. Ça a été extrêmement salvateur et merveilleux. Je remercie d’ailleurs cette période de ma vie parce que sans ça, je n’aurai pas fait ce travail-là qui me permet d’être qui je suis aujourd’hui. On se connaît à chaque fois un petit peu mieux, on se libère à chaque fois un petit peu plus et c’est une chance. Je le conseille à tout le monde, pas seulement à ceux qui auraient vécu des traumatismes ou des expériences douloureuses. On a tous des choses à guérir et d’autres à connaître de soi. Il faut s’occuper de sa santé mentale comme on s’occupe de sa santé physique. J’espère que ce ne sera même plus un sujet dans quelques années.
C’est ce qui vous a amenée vers le métier d’actrice ?
Non, j’ai toujours fait les deux mais il se trouve que j’étais malheureuse dans mon métier de chanteuse. J’avais du mal à trouver ma place et c’est pour ça que j’ai eu envie d’arrêter à un moment donné. Et c’est vrai que ça m’a donné le temps de me concentrer sur ma carrière d’actrice que je n’avais pas eu le temps de développer. J’y ai trouvé un ancrage et un équilibre qui me vont vraiment très bien.
Vous serez bientôt à l’affiche de deux séries de TF1. Que pouvez-vous nous dire d’Intraçables
?
C’est une co-production avec la Suisse dont je suis extrêmement fière, réalisée par Louis Farge et Luc Walpoth. C’est un thriller psychologique, l’histoire d’une mère détruite qui n’arrive pas à faire le deuil de son mari et se laisse mourir à petit feu. Renouer avec son fils va lui permettre de trouver la vérité. C’est un road trip familial, une histoire d’amour entre une mère et son fils. Évidemment, ça me touche encore plus qu’avant depuis que je suis maman. C’est un projet avec énormément d’émotion et d’humanité, j’ai hâte qu’il soit diffusé.
Et que pouvez-vous nous dire d’Été 36
, la prochaine grande saga de TF1 ?
C’est une série d’époque, c’est plus joyeux et ça se déroule pendant les premiers congés payés d’été. Mais c’est aussi un thriller, avec des meurtres à élucider. Les destins bien distincts de quatre femmes vont finir par s’entremêler autour d’un objectif commun. On est encore en tournage, c’est hyper agréable de se retrouver avec 100 figurants habillés comme dans les années 1930.
Que penserait la jeune Sofia qui sort de la « Star Academy » de celle qu’elle est devenue aujourd’hui ?
J’espère qu’elle serait fière de la personne qu’elle est devenue 20 as plus tard. En tout cas, moi je le suis. Je suis très heureuse de ce chemin, qui encore une fois ne s’arrête jamais.
Retour à l’écran : la saga des SchtroumpfsSource : JT 13h WE
02:46
Retour à l’écran : la saga des Schtroumpfs
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Les Schtroumpfs : le film avec les voix de Sofia Essaïdi, Jérôme Commandeur, François Damiens, Patricia Kaas et Dorothée – au cinéma le 16 juillet