- La taxation des ultra-riches fait débat en France.
- Le gouvernement écarte cette mesure pour le moment.
- Pourtant, les Français y sont majoritairement favorables, selon un sondage Ifop.
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Le 6-9 avec Jean-Baptiste Boursier
Le sujet revient inlassablement sur la table. Deux jours après le discours sur le budget de François Bayrou, la taxation des super-riches afin de mieux répartir les valeurs fait son chemin en France. Selon un sondage exclusif Ifop pour LCI, la création d’une contribution de solidarité pour les plus hauts revenus est plébiscitée par 74% des sondés.
« Prenons à ceux qui ont déjà, plutôt qu’à ceux qui n’ont pas »,
affirme une femme interrogée. « Bien sûr, c’est toujours sur la classe moyenne qu’on tape, il faudrait peut-être se mettre à taxer un peu plus les riches »
, confirme un autre homme. Mais certains se montrent plus mesurés. « ‘Frustrés’ les plus hauts revenus, je ne sais pas si c’est forcément la meilleure solution. Ils ont les moyens de partir ».
Selon Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop, ce résultat très élevé est symbolique de la présidence Macron. « Emmanuel Macron n’est pas apparu comme le président des riches, mais comme un président qui avait favorisé ceux qui allaient bien, les actionnaires avec la distribution de dividendes, ces super revenus, ces ultra-riches. C’est clairement cette mesure symbolique qui toucherait les plus riches, qui montrerait que, finalement, les efforts semblent équitablement répartis »,
analyse-t-il.
Le gouvernement contre
Cette mesure semble même faire consensus. Toutes les catégories de la population, quelle que soit l’orientation politique, encourage l’instauration d’une contribution pour les plus aisés. Cependant, à l’issue du Conseil des ministres du mercredi 16 juillet, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a tranché : il n’y aura pas d’instauration d’un impôt minimum sur le patrimoine des plus fortunés, à l’image de la très débattue « taxe Zucman »
.
Selon elle, un tel dispositif aurait pour effet de fragiliser le tissu entrepreneurial français, contraignant certains chefs d’entreprise à céder une partie de leur activité afin de s’acquitter de cet impôt. Un scénario jugé non seulement « très injuste »
, mais également néfaste pour l’attractivité économique du pays.
La taxe Zucman prévoyait une imposition de 2% du patrimoine des 1.800 ultra-riches, possédant un patrimoine de plus de 100 millions d’euros. Selon les prévisions, elle aurait pu rapporter 20 milliards d’euros.