Avant ce soir, l’équipe d’Espagne n’avait jamais battu les Allemandes. En huit confrontations, elle s’était même inclinée à cinq reprises, dont la dernière fois lors du match pour la médaille de bronze olympique, à l’été 2024. Mais les statistiques ne reflètent pas toujours la réalité du terrain.
Mercredi 23 juillet, les Espagnoles, championnes du monde en titre et victorieuses de douze de leurs treize dernières rencontres, étaient bien les favorites de cette deuxième demi-finale de l’Euro 2025. Au Stade du Leitzigrund de Zurich, elles ont livré une dure bataille pour enfin stopper cette série noire. Grâce à but de la double Ballon d’or, Aitana Bonmati, inscrit dans la deuxième période de la prolongation, la Roja a éliminé l’Allemagne (1-0) pour rejoindre l’Angleterre en finale.
Mais ce fut difficile contre un adversaire habitué à défendre et remonté par son exploit à dix contre onze, en quart de finale face aux Bleues. « Je peux déjà promettre que nous allons livrer une bataille acharnée à l’Espagne », avait averti le sélectionneur allemand, Christian Wück.
« Chaque joueuse cherche à entrer dans l’histoire. Je considère ce match davantage comme une opportunité que comme une revanche », relativisait la capitaine espagnole, Alexia Putellas, refusant de se focaliser sur cet historique défavorable entre les deux nations. « Les Jeux olympiques étaient une compétition totalement différente. Ce match n’a rien à voir. Nous avons l’occasion de les battre pour la première fois. Mais l’Allemagne reste l’Allemagne », confirmait sa sélectionneuse, Montserrat Tomé.
Méthode espagnole
La méthode espagnole a fonctionné puisque la Roja s’est qualifiée pour la première finale européenne de son histoire, où elle sera opposée aux tenantes du titre anglaises, le 27 juillet à Bâle. Une affiche qui constitue la revanche de la finale de la Coupe du monde 2023, remportée 1-0 par l’Espagne.
Car cette dernière est un géant du football au féminin relativement récent. Aux huit titres de championnes d’Europe des Allemandes, qui n’ont manqué le dernier carré qu’une seule fois en douze participations (en 2017), les footballeuses ibériques n’avaient à opposer qu’une maigre demi-finale, perdue en 1997 contre les Italiennes, et trois quarts de finale en 2013, 2017 et 2022. Entre 1984 et 2009, elles n’avaient participé qu’à un seul des dix premiers Euros.
Alors que l’Allemagne, double vainqueure en 2003 et 2007 – est une vieille habituée des Coupes du monde, l’Espagne a attendu 2015 pour se qualifier pour la première fois pour ce rendez-vous planétaire, quelques années seulement avant de l’emporter pour leur troisième participation.
Cinq succès de rang
En Suisse, la Roja n’a presque jamais tremblé, à l’exception du piège de cette demi-finale. Pour se hisser en finale, l’Espagne a aligné cinq succès de rang : 5-0 contre le Portugal, 6-2 face à la Belgique, 3-1 contre l’Italie, 2-0 face à la Suisse et 1-0 contre l’Allemagne. Un parcours nettement plus tranquille que celui de son futur adversaire, l’Angleterre.
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Après une entame ratée contre la France (défaite 2-1), les Anglaises ont bataillé jusqu’aux tirs au but, en quart de finale face à la Suède, et jusqu’à la prolongation, en demi-finale contre l’Italie, en étant à chaque fois menées avant de renverser des situations désespérées en fin de match.
A la fraîcheur et à la maîtrise espagnole, les joueuses de Sarina Wiegman peuvent en revanche opposer un état d’esprit à toute épreuve. La sélectionneuse néerlandaise de l’Angleterre fera tout pour empêcher l’Espagne de réussir le doublé Coupe du monde-Euro. Et remporter par la même occasion son troisième trophée continental consécutif. L’Angleterre a d’ailleurs infligé à l’Espagne sa dernière défaite (1-0) : lors d’un match amical, le 26 février 2025. Cinq mois plus tard, ces deux équipes – favorites avant le tournoi – se disputent le titre européen.
