Dans les toutes premières heures qui suivront la mort de Peter Thiel, une équipe spécialisée viendra se charger de congeler son corps et son cerveau dans de l’azote liquide. Son cadavre sera ainsi préservé… jusqu’au jour où, la science ayant fait des progrès suffisants, espère-t-il, il sera possible de le ranimer et de lui permettre de vivre encore. Le cofondateur de PayPal et de Palantir est l’une des premières figures de la tech à avoir pris des dispositions pour se faire cryogéniser après son décès, auprès d’Alcor, une société née dans la baie de San Francisco au début des années 1970. Grâce à cette nouvelle forme d’assurance-vie, au vrai sens du terme, près de 200 cadavres cryogénisés, souscripteurs d’Alcor, attendent déjà, dans un grand bâtiment situé en Arizona, moins sujet aux tremblements de terre que la Silicon Valley.
« Je m’érige contre l’idéologie de l’inévitabilité de la mort de chaque individu », expliquait déjà Peter Thiel dans « L’éducation d’un libertarien », un texte où il a exposé, en 2009, sa philosophie politique. Comme s’il était possible de décider que mourir, c’est pour les autres. Quelques années plus tard, il expliquait prendre aussi des pilules d’hormone de croissance dans l’espoir de vivre jusqu’à 120 ans. Il a même envisagé d’avoir recours à la parabiose, une technique de régénération fondée sur le transfert de sang de jeunes gens.
Tenter de repousser la mort et atteindre l’immortalité est l’un de ses combats constants. Founders Fund, sa société de capital-risque lancée en 2005, a assez tôt investi dans Halcyon Molecular, un processus visant à lutter contre le vieillissement grâce au séquençage génomique. La start-up a fait faillite en 2012 mais Peter Thiel ne s’est pas découragé. Il a aussi financé les fondations Methuselah et SENS Research, du scientifique controversé Aubrey de Grey, qui promet de « retarder le vieillissement de façon radicale afin d’atteindre des durées de vie infinies ».
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