Il fut, plusieurs décennies durant, le touche-à-tout de génie de la scène cuturelle arabe. Le Libanais Ziad Rahbani est mort, samedi 26 juillet, à l’âge de 69 ans, à Beyrouth, où il était hospitalisé. L’annonce de sa disparition a donné lieu à une pluie d’hommages unanimes au Liban, un pays pourtant très polarisé.
Esprit provocateur, engagé à gauche, le musicien et homme de théâtre reste, dans le cœur de nombreux Libanais, associé aux chansons qu’il a écrites pour sa mère, la diva Fairouz, et à ses sketchs satiriques, diffusés à la radio durant les sombres jours de la guerre civile (1975-1990). Pianiste et compositeur, il fut aussi une figure du jazz oriental. Affaibli par la maladie, il s’était en grande partie retiré de la vie sociale depuis plusieurs années.
Ziad Rahbani est né le 1er janvier 1956, à Antélias, une localité chrétienne à quelques kilomètres au nord de Beyrouth. Ses parents, Fairouz (née en 1934) et le compositeur Assi Rahbani (1923-1986), sont alors au début de leur gloire dans le monde arabe, dont ils vont révolutionner la musique. Il est scolarisé au collège Notre-Dame de Jamhour, établissement jésuite fréquenté par les enfants de l’élite libanaise. Lui, l’aîné d’un couple aux origines modestes, ne s’y sentira jamais vraiment à sa place. Dès son enfance, il est plongé dans le monde des opérettes créées par son père et son oncle Mansour, dont Fairouz est la star. Il s’initie à la musique, découvre le piano en même temps que la politique – l’œuvre de sa mère, qui a chanté Jérusalem, est empreinte d’empathie pour le drame palestinien.
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