- Dans l’Hérault, un pont est devenu la bête noire des automobilistes.
- En attendant une rénovation, des glissières en béton ont été installées pour interdire l’accès aux camions.
- Sauf qu’en plus de ralentir le trafic, elles abîment considérablement les carrosseries.
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LE WE 20H
À Colombiers (Hérault), il faut être bien réveillé et pas trop pressé pour affronter le passage d’un pont devenu un véritable parcours d’obstacles. Un goulet d’étranglement de 2,15 mètres de large a en effet été installé alors que les véhicules en font presque autant. Il n’est donc pas facile d’avoir le compas dans l’œil. « Là, on a accroché le pneu, on a accroché le pare-choc. Ah non, c’est plus possible ! Et même, derrière le pont, il y a un morceau de pare-choc par terre. C’est incroyable de voir ça »,
lance le conducteur d’une camionnette dans le reportage ci-dessus.
C’est passé juste juste et j’ai touché le pneu en me rabattant. Et pourtant, c’est pas une grosse voiture.
C’est passé juste juste et j’ai touché le pneu en me rabattant. Et pourtant, c’est pas une grosse voiture.
Un automobiliste
Un couple à bord d’une voiture renchérit : « Au moment de tourner, effectivement, j’ai cru que la voiture, on l’avait accidentée »,
témoigne la femme. « C’est passé juste juste et j’ai touché le pneu en me rabattant. Et pourtant, c’est pas une grosse voiture »
, précise son mari. Ces bordures ont été installées depuis un mois seulement et elles ont déjà de nombreuses traces de peinture, signe que des carrosseries ont été bien malmenées. « Je suis passé, je dois être à 3 ou 4 km/h. J’ai pas envie d’abîmer la décoration et tout ça »
, admet un jeune homme prudent. De son côté, une mère de famille désapprouve totalement. « Ça sonne de partout avec les radars, donc ce n’est pas évident. Au retour, je passerai par l’autre côté parce que c’est plus simple. C’est peut-être un peu plus lent pour moi, mais tant pis »
, lâche-t-elle.
Des mesures devaient cependant être prises, car ce pont de 1914, rouillé, menace de s’effondrer. Il doit donc être interdit aux véhicules de plus de 3,5 tonnes. « Une signalétique, on l’a mesuré ailleurs, ne suffit jamais. On a des exemples pas très loin d’ici, où sur les ponts limités en tonnage – on a les comptages et des pesées journalières – des surcharges passent toute la journée »,
souligne Philippe Vidal, vice-président du département de l’Hérault. Et en effet… À peine a-t-il fini sa phrase qu’un poids lourd essaye de filouter en passant par la voie de gauche, malgré les panneaux d’interdiction. Il doit faire demi-tour. « Je suis resté coincé »
, constate-t-il. « J’ai essayé de passer parce que je pensais que c’était un peu large au fond, mais pas du tout. C’est tellement serré que tu ne passes pas »
, ajoute-t-il, avouant qu’il n’a pas fait attention à la signalisation.
Pour le maire de Colombiers, Alain Caralp, ce goulet d’étranglement est nécessaire. « Imaginez un camion qui passe. Le pont s’effondre sur la voie ferrée avec un train qui passe… Ce serait un accident énorme. Il faut la sécurité avant tout »,
assure-t-il. Les automobilistes devront donc prendre leur mal en patience. Les travaux sur le pont ne devraient pas démarrer avant deux ou trois ans.