L’économie française a été plus résiliente qu’attendu au deuxième trimestre 2025. La croissance du produit intérieur brut (PIB), publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), mercredi 30 juillet, a été de 0,3 %, après 0,1 % au premier trimestre. Il s’agit de la meilleure performance trimestrielle depuis le troisième trimestre 2024. « Une bonne nouvelle », s’est félicité le ministre de l’économie, Eric Lombard, mercredi matin sur RTL. « Le 0,3 % de croissance qu’on a au deuxième trimestre montre bien, alors que les droits de douane s’appliquaient déjà, que les entreprises résistent [au choc de l’offensive commerciale]. »
Ce n’est pas vraiment ce que montrent les statistiques. La demande intérieure finale, qui comprend la consommation des ménages et les investissements des entreprises, est nulle au deuxième trimestre, après un léger recul de 0,1 % au premier trimestre. L’économie française intérieure a donc été atone sur l’ensemble du premier semestre. « Les chiffres ne sont pas bons, la demande n’est pas terrible, la consommation se stabilise », estime Maxime Darmet, économiste à Allianz Trade. « Il n’y a pas d’impulsion forte [de l’économie française] », confirme Stéphane Colliac, économiste à BNP Paribas.
Le seul élément vraiment positif vient… des stocks des entreprises, dont la contribution à la croissance a été de 0,5 point. « Ce sont avant tout les stocks qui expliquent la croissance du deuxième trimestre », souligne Marie Leclair, qui dirige le département des comptes nationaux à l’Insee. Quant au commerce extérieur, il a pesé négativement sur la croissance, avec des importations qui ont augmenté plus vite (+ 0,8 %) que les exportations (+ 0,2 %).
Epargne inhabituelle
Le léger rebond de la croissance au deuxième trimestre tient donc avant tout à des éléments techniques. Il devrait cependant permettre à la croissance de dépasser légèrement la prévision de l’Insee de 0,6 % en 2025, pour atteindre peut-être 0,7 %, estime Marie Leclair.
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